C'est entendu.

mardi 9 novembre 2010

[Vise un peu] Owen Pallett - A swedish love story EP

Cet homme est une machine. Il s'autoproclamait Dieu-Créateur du Royaume de Heartland en Janvier dernier (et sortait au passage un chef d'oeuvre et l'un des disques de l'année), puis s'occupait d'enregistrer les cordes du troisième Arcade Fire (le sauvant ainsi d'un gouffre musical abyssal) et le voilà de retour moins de dix mois après son chef d'oeuvre avec quatre nouvelles chansons et pas des chutes ou des ratés mais bien quatre originales formant une fois de plus un ensemble compact relatant une histoire d'amour suédoise.

Inspiré par le film éponyme de Roy Andersson sorti en 1970, "A swedish love story" est à prendre comme un bonus, une oeuvre mineure mais pas pour autant ridicule, baclée ou ratée. On y trouve ce qui, musicalement, faisait les beaux jours de "Heartland", à savoir de somptueux arrangements (de violons, notamment) et au moins une bonne idée (mélodique ou sonore) par chanson : la descente de violons depuis des hauteurs mélodiques jusqu'à racler le sol à la fin de A man with no ankles, les pizzicati délicats superposés aux coups d'archers nerveux de Scandal at the parkade, l’ascension vocale sur le refrain de Honour the dead or else et évidemment les somptueux violons ululant à la fin de Don't Stop.


(Don't stop)

L'histoire d'amour ici contée ne vous prendra pas aux tripes. A aucun moment ne devriez-vous ressentir le moindre frisson d'excitation, ça n'est pas l'ambition d'Owen, qui ne fait ici que vous conter l'une de ses histoires préférées, à sa façon (et si vous n'aimiez pas ses précédents enregistrements, passez votre chemin), sans se renouveler et sans y aspirer. Il n'est pas question ici d'autre chose que d'un plaisir éphémère propre à ravir les amateurs hardcore des violons d'Owen Pallett, quitte à en décevoir certains qui s'attendraient à le voir signer un sans faute à chaque nouvel essai, et en attendant un quatrième album (qui s'annonce d'ores et déjà difficile à concevoir pour Owen, après deux LPs aussi réussis), c'est avec ces douces suédoiseries que nous patienterons.


Joe Gonzalez

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