New Noise ! La piste, devenue un tube connu, est explosive, prenante, jouissive… mais aussi quelque peu trompeuse et surprenante. (Si vous ne l'avez pas encore écoutée, arrêtez de lire et faites-le tout de suite.) Là où l'on attendrait un riff ravageur après l'intro-montée en puissance classique mais efficace, vient une distorsion électronique qui semble briser net l'élan que le groupe avait pris ; pour mieux surprendre avec la véritable explosion qui suit et continuer sur une piste aussi hurlante qu'accrocheuse… du moins jusqu'au break inhabituel à 03:00 et avant le final, répétition incessante qui continue juste assez longtemps pour épuiser l'énergie du morceau.
New Noise provient de "The Shape of Punk to Come" ; le nom de l'album, qui fait référence à l'historique "The Shape of Jazz to Come" d'Ornette Coleman, peut paraître prétentieux (et le titre de Coleman, même s'il était lui-même une référence à H. G. Wells, l'était déjà à la base… non ?), mais honnêtement, le disque est assez bon pour se le permettre. Même si Refused reste au fond un groupe de hardcore punk, les cris enragés-engagés de Dennis Lyxzén sont aussi maîtrisés que les incursions du groupe dans les multiples autres genres qui justifient en partie le titre de l'album, et même si l'album de Refused ne marquera pas autant l'histoire de la musique que celui de Coleman, il reste un beau pavé dans la mare (et surtout un excellent disque).
Refused fait preuve d'un vrai talent de composition et d'une exécution sans faille, d'un sens de la mélodie et d'une appréciable ouverture vers d'autres sons (instruments à cordes, remix techno, influences jazz ou électroniques…) qui font que "The Shape of Punk to Come" ne lasse pas, et n'a que peu de choses en commun avec l'idée que l'on peut avoir du punk dans le sens "jouer du punk = faire du bruit pour s'exprimer, pour provoquer, et on s'en fout si on ne sait pas très bien jouer". (Les paroles sont, quant à elles, aussi contestataires et révoltées qu'on pourrait attendre, furieusement anticapitalistes) Point bonus : la production de l'album met vraiment en valeur le dynamisme des pistes et évite cette foutue compression à outrance que l'on entend trop souvent et qui a déjà gâché trop de disques (*).
Refused Are Fuckin Dead, proclament l'une des pistes de l'album et le documentaire consacré au groupe ; et effectivement, "The Shape of Punk to Come", considéré comme le chef-d'œuvre du groupe, aura aussi été leur chant du cygne… Dommage. N'empêche, c'est ce qui s'appelle partir en beauté (et avec fracas).
— lamuya-zimina
P.S. : L'album a fait l'objet d'une réédition récente, remasterisée avec disque live et DVD en bonus. C'est de cette édition dont je parle au sujet du son, je n'ai pas entendu les précédentes.
(*) : Écoutez Liberation Frequency de Refused si vous voulez entendre une explosion réussie, puis Purr de Sonic Youth si vous voulez en entendre une complètement gâchée.
New Noise provient de "The Shape of Punk to Come" ; le nom de l'album, qui fait référence à l'historique "The Shape of Jazz to Come" d'Ornette Coleman, peut paraître prétentieux (et le titre de Coleman, même s'il était lui-même une référence à H. G. Wells, l'était déjà à la base… non ?), mais honnêtement, le disque est assez bon pour se le permettre. Même si Refused reste au fond un groupe de hardcore punk, les cris enragés-engagés de Dennis Lyxzén sont aussi maîtrisés que les incursions du groupe dans les multiples autres genres qui justifient en partie le titre de l'album, et même si l'album de Refused ne marquera pas autant l'histoire de la musique que celui de Coleman, il reste un beau pavé dans la mare (et surtout un excellent disque).Refused fait preuve d'un vrai talent de composition et d'une exécution sans faille, d'un sens de la mélodie et d'une appréciable ouverture vers d'autres sons (instruments à cordes, remix techno, influences jazz ou électroniques…) qui font que "The Shape of Punk to Come" ne lasse pas, et n'a que peu de choses en commun avec l'idée que l'on peut avoir du punk dans le sens "jouer du punk = faire du bruit pour s'exprimer, pour provoquer, et on s'en fout si on ne sait pas très bien jouer". (Les paroles sont, quant à elles, aussi contestataires et révoltées qu'on pourrait attendre, furieusement anticapitalistes) Point bonus : la production de l'album met vraiment en valeur le dynamisme des pistes et évite cette foutue compression à outrance que l'on entend trop souvent et qui a déjà gâché trop de disques (*).
Refused Are Fuckin Dead, proclament l'une des pistes de l'album et le documentaire consacré au groupe ; et effectivement, "The Shape of Punk to Come", considéré comme le chef-d'œuvre du groupe, aura aussi été leur chant du cygne… Dommage. N'empêche, c'est ce qui s'appelle partir en beauté (et avec fracas).
— lamuya-zimina
P.S. : L'album a fait l'objet d'une réédition récente, remasterisée avec disque live et DVD en bonus. C'est de cette édition dont je parle au sujet du son, je n'ai pas entendu les précédentes.
(*) : Écoutez Liberation Frequency de Refused si vous voulez entendre une explosion réussie, puis Purr de Sonic Youth si vous voulez en entendre une complètement gâchée.
Un excellent album, vraiment en marge du hardcore punk de par ses incursions électroniques et acoustiques. Un disque qui fait du bien... et le package bonus dont tu parles est sympathique, en effet!
RépondreSupprimerSysT
Hello,
RépondreSupprimerça fait un bout de temps que je feuillette votre blog en silence...
aujourd'hui est le jour des félicitations : j'aime votre ton pas trop élitiste et sincèrement passionné !
keep'on, et bonheur de voir cet album culte dans vos chroniques...
Matthieu
Je suis perplexe concernant cet album. D'un côté, je trouve fantastique le concept de pousser le punk plus loin et j'aime bien ce qu'ils en ont fait. Le son de la réédition est superbe et les expérimentations intéressantes. Mon problème majeur, ce qui m'empêche de totalement adhérer, c'est le chant de Dennis Lyxzén, trop "hardcore" pour moi, dans le sens où je n'aime pas cette façon, développée entre la fin des années 80 et le milieu des 90's, qu'ont choisie une grande part des vocalistes du mouvement hardcore de brailler sans brailler. Cette sorte d'aboiement maitrisé auquel on ne comprend rien (ni les mots ni l'intention) est l'une des choses les plus caduques à être jamais nées de la musique selon moi, et je trouve que cela dessert les ambitions punk de tous ces groupes en n'exprimant ni leur propos ni même leur singularité (tous les aboiements se ressemblent et l'aboiement est devenu une sorte de marque de fabrique du hardcore, un cliché, avec le temps). Je préfère mille fois les meuglements incompréhensibles de Darby Crash (The Germs), pour situer. Cela dit, ça n'enlève pas tout le respect que je porte à ces musiciens-là (Refused, pas les autres aboyeurs).
RépondreSupprimer@Matthieu > Merci beaucoup pour tes encouragements, c'est ce qui nous pousse à continuer !
Ce blaireau de SysTool !! Lui qui ramenait sa bêtise et sa prétention ridicule sur merde&remerde. Toujours aussi naze: il signe ses posts.
RépondreSupprimer?
RépondreSupprimerJ'ai jamais accroché au hardcore ni à ce chant braillard comme tu le dis Joe, mais ce disque de refused fait partie de mes albums culte. 12 ans qu'il est sortie et il n'a pas pris une ridule, je dirais même que le son déployé reste encore avant-gardiste. (la prod est sublime)
RépondreSupprimerOn parle souvent du metissage de la musique, je trouve que cet album en ai le parfait exemple. On sent que les types ont pas juste malaxé des influences jazz et éléctro pour mettre du light dans du gros paté. C'est subtil, ultra riche et pourtant, tout semble naturel.
Le chant est chouette aussi. Le gonze sait rendre son organe plus doux quand il le faut, que ce soit pour filer du relief aux morceaux (liberation frequency où couplet jazzypop se heurte au refrain punk) mais aussi car ces types ont globalement compris qu'il fallait s'affranchir du cahier des charges du hardcore.
bref, j'overkiff cet album.
à l'auteur : pour les éditions précédentes (car c'est le second remaster, déjà), dès la première version, la prod' est sensationnelle, exemple d'école d'un mastering parfait.
RépondreSupprimerje ne suis pas certain par contre que ce soit le dernier disque. à mon souvenir, le new noise EP est sorti après. mais je n'en suis pas certain.