L'autre matin je me suis levé du mauvais pied. J'avais rêvé que j'étais simple troufion dans ce qui semblait être une sale guerre, de tranchée qui plus est. Je ne me souviens pas vraiment du détail de la boucherie, mais pour tout vous dire, ça ne fleurait pas bon les "happy ever after" et je sentais que mon compte était bon. Toujours est il que durant tout ce remake des Sentiers de la Gloire, ma projection subconsciente chantait en boucle une chanson de Daniel Johnston, Funeral Home.
Il s'est avéré qu'avoir cet air en tête et le fredonner en prenant le petit déjeuner, dans la rue, et puis au travail, voilà un excellent moyen de faire le vide autour de soi. Une collègue finira même par me demander de bien vouloir arrêter de la déprimer. Pourtant, cette ballade funéraire, dont je vous copie les paroles plus bas, si vous aussi vous avez envie de la chanter, me fait plutôt l'effet d'une catharsis de groupe efficace, participant d'une certaine façon d'envisager le songwriting, simple et profondément émotionnelle, une sorte de "désespoir dans la joie" comme Emilien Villeroy et moi l'avons surnommée, personnifiée par ailleurs par des chansons telles que Heroes, ou Five Years de Bowie, Bad de U2 ou même Neighbourhood #1 d'Arcade Fire. C'est d'ailleurs comme cela que semblait la concevoir Daniel, que l'on voit justement inviter le public à la chanter avec lui lors d'un concert privé à New York, capté en vidéo et utilisé dans le film "The Devil & Daniel Johnston" (vous ne l'avez pas encore vu ?!) et utilisé par la suite sur l'album "1990" (vous pouvez l'écouter ci-dessus). Daniel chante, en pleurs, puis invite l'audience à le suivre : "Encore une fois ! Avec du sentiment ! Tout le monde ! Ça va arriver, vous savez que ça va arriver, ça arrive tous les jours... Des milliards et des milliards de gens sont déjà MORTS. Vous aussi allez mourir. Chantez avec nous, vous voulez bien ?"
Funeral home, funeral home, I'm goin' to the funeral home
(Funérarium, funérarium, j'm'en vais au funérarium)
Got me a coffin shiny and black
(Me suis trouvé un cercueil noir qui brillait)
I'm goin' to the funeral and I'm never comin' back
(J'm'en vais au funérarium et je n'reviendrai jamais)
Bonne journée.
(Funérarium, funérarium, j'm'en vais au funérarium)
Got me a coffin shiny and black
(Me suis trouvé un cercueil noir qui brillait)
I'm goin' to the funeral and I'm never comin' back
(J'm'en vais au funérarium et je n'reviendrai jamais)
Bonne journée.
Joe Gonzalez
uhmmm c'est gai !
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