Bien le bonjour chers amis ! Ce matin, pour achever la semaine francophone, je vous propose un peu de bossa nova, ça ne peut que vous faire du bien. De la bossa bien de chez nous, qui plus est, puisqu'il s'agit de La Rua Madureira, de Nino Ferrer que l'on trouve sur "Mamadou Mémé" (1969).
Ferrer réussit avec ce violoncelle aguicheur et triste, avec ce chant calme et comme désabusé, à faire cohabiter gravité et légèreté comme jamais il n'eut paru envisageable de les marier. Grâce notamment à de savants arrangements de piano, à des flûtes sublimement orchestrées, mais également, grâce à cette rythmique, qui s'intègre si bien à l'ensemble qu'elle en fait presque oublier toute sa complexité, il laisse l'auditeur osciller entre relâchement et perplexité, entre détente et tension. Lui, en compteur passionné, prend sereinement son temps pour nous décrire, nous esquisser avec une maîtrise des plus pures Rio, le Corcovado, le ciel, et amène progressivement la chute à la manière d'un romancier, la plume à la main, et sûrement la larme à l’oeil.
La Rua Madureira fait partie de ces choses qui témoignent d'une incapacité absolue à vieillir, c'est en quelque sorte un petit plaisir permanent. De bon matin, rien de tel.
"Tu t'es retournée pour me sourire, avant de monter
Dans une Caravelle qui n'est jamais arrivée."
Hugo Tessier
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