Bien le bonjour, chers amis ! En cette fin de semaine alternative, je voudrais attirer votre attention sur un petit détail anodin qui néanmoins soulève une observation intéressante. Ce n'est peut-être qu'une théorie fumante élaborée par mon esprit névrotique et torturé, quand entre deux écoutes d'America et des Youngbloods, j'ai voulu faire un break avec Raymond Scott, mais tant pis, j'y crois assez pour me lancer.
Raymond Scott, dont je vous avais touché deux mots ici il y a quelques temps, est mort en 1994. En 2000, le label Basta Music of Holland décida pour lui rendre hommage, de sortir à titre posthume une sélection de morceaux issus de son travail des années 50 et 60. Ce fut "Manhattan Research Inc," deux disques de 36 et 33 titres remplis de samples courts et expérimentaux, accompagnés d'electronium, instrument conçu et construit par Scott. Ce dernier nomma d'ailleurs l'un des morceaux, Cindy Electronium, celui dont il est en fait question ce matin.
(Cindy Electronium)
Structure simple, une boucle pour les accords rythmiques et la mélodie se détachant au gré d'une improvisation certaine, le tout à l'electronium. Je commence à percuter. J'arrête le morceau au bout de 30 secondes, le remets, me fais une écoute globale, et reste focalisé sur la première partie. Où avais-je déjà entendu ça ? Pas moyen de retrouver. Après plusieurs minutes à fouiller dans mon esprit, je laisse tomber, me disant que ça n'a après tout que peu d'importance. Pourtant, quelques temps après, au cours d'une soirée, la révélation. Fête nocturne oblige, il faut de la musique qui fait danser. Mauvais goût oblige, ou plutôt goût affreusement lambda, c'est l'écossais Calvin Harris (Adam Richard Wiles) et son Acceptable In The 80's que l'iPod se met à diffuser. J'arrête alors de parler, d'écouter mon interlocuteur, ne lui répondant que par des "oui", "ouais", "hm" horriblement distraits, et mets à penser "voilà, c'était tout bête mec, c'était Calvin Harris !". Et de commencer à réfléchir, à me poser tout plein de questions, et à cogiter là dessus à chaque fois que j'écoute Cindy Electronium...
(Acceptable In The 80's)
Du point de vue instrumental, il y a incontestablement des ressemblances, comme les accords rythmiques de base, ou encore la mélodie dans l’aigu. Enfin, "incontestablement", c'est à dire selon moi ; je ne peux m'empêcher de voir des similitudes entre les deux morceaux. Il y a cette structure de base, qui semble comme calquée sur le morceau de Scott et il y a le travail de Calvin Harris autour, le chant, la ligne de basse et la batterie.
Quel était donc le but poursuivi par Harris ? Était-ce un témoignage d'admiration de sa part ? Ou était-ce juste un moyen, en 2007, de propulser son album "I Created Disco" au sommet des charts (disque d'or au Royaume-Uni). Suffit-il de retravailler des démos expérimentales de nos artistes préférés pour devenir le "roi de l'electropop" ? S'était-il dit que le lien ne pourrait jamais être établi ? A-t-il seulement fait ça consciemment, connaissait-il Raymond Scott ? Des questions se posent, et restent sans réponse. Loin de moi l'idée de lancer une polémique, dans le meilleur des cas j'aimerais lancer un débat. Forts de l'écoute successive des deux morceaux, amis lecteurs, qu'en pensez-vous ? Suis-je le seul à voir une copie des éléments du morceau de Scott ? Sinon, comment interpréteriez-vous ça ? Bien que la question semble triviale, elle revient à chaque fois. Compatissez, aidez un rédacteur de C'est Entendu à sortir de sa spirale compulsive. Ou piétinez-le, achevez-le, mais faites quelque chose. Votre journée commence par une bonne action, on dirait.
Hugo Tessier
A mon avis vous délirez très cher.
RépondreSupprimer1) La similitude n'est pas si criante que ça.
2) Si vous imaginez que sampler Raymond Scott est un moyen de se propulser au sommet des charts, ne vous demandez plus pourquoi la plèbe ne partage pas vos amours pour les Fugs ou Flying lotus.
3) En plus si Calvin Harris avait repris la boucle de maître Scott il aurait au moins fait un bon morceau
4) Arrêtez le cannabis
Mon brave,
RépondreSupprimer1) Si la similitude ne vous apparaît pas clairement, vous pouvez toujours ré-écouter le morceau, et si rien ne vous vient à nouveau, achetez-vous d'autres tympans.
2)Flying Lotus fonctionne sur des samples, c'est de notoriété publique, c'est la marque de fabrique d'Ellison, et je crois que le buzz de ce morceau (Acceptable in the 80's) n'a pas été accompagné par quelques précisions que ce soit quand à la partie instrumentale. Mon hypothèse, et non ma critique, visait à envisager un maximum de possibilité. Je pose des questions, je ne juge pas. Par ailleurs, je ne parle pas de "sampler", mais de reprendre Raymond Scott. Donc ne soyez pas hors propos. Si vous prettez l'oreille, même vous vous verrez quelques différences. Lisez et écoutez donc correctement avant de vous faire happer par votre de boite de dialogue à commentaire, et surtout, ne parlez pas de choses que vous connaissez mal. Enfin, si la plèbe se compose de gens comme vous, avec des réactions si abruptes et complètement barrées, ça m'arrange de ne pas avoir les mêmes goûts musicaux, croyez-moi, et retournez donc devant MTV, cela vaut nettement mieux.
3)Tout est possible
4)Arrêtez les excitants, à terme ça vous bouffe la santé.
Y'en a marre des "Service Unavailable
RépondreSupprimerError 503" qui font rien qu'à effacer mes commentaires apaisants.
Je vois ca comme une référence, pas plus. Déjà le synthé est joué à l'envers sur Cindy Electronium, ce n'est pas le cas chez Calvin Harris. La mélodie aiguë n'a pas vraiment de rapport en d'autres termes que la sonorité.
RépondreSupprimerUne référence, c'est ce que je serai plus tenté de dire aussi. La mélodie, je voyais un rapport dans l'idée, également. Alors il se pourrait que ce soit un petit hommage, hmm...
RépondreSupprimerC'est toujours désagréable de découvrir qu'une piste ou qu'une oeuvre qu'on aime est largement "inspirée" de (calquée sur, une reprise de, une adaptation de*, etc) autre chose quand on le ne savait pas dès le départ.
RépondreSupprimerMais bon, là ça va encore je trouve, ça n'est pas du Daft Punk**, ça pourrait être un hasard (et même si ça ne l'était pas, ça ne serait pas très grave, "Acceptable in the 80s" est quand même très différent de "Cindy Electronium" (essayez de faire danser des invididus lambda sur "Cindy Electronium"...)).
En passant, j'avoue que j'aime bien "Acceptable in the 80s", mais l'album entier de Calvin Harris n'est pas convaincant.
Toujours en passant, on pourrait presque avoir le même débat avec "Da Da Da" de Trio et "Bla Bla Bla" de Katerine (même si, là encore, les deux restent assez différents — et qu'en plus la piste de Katerine est plus une blague qu'autre chose et ne semble pas avoir de prétentions exceptionnelles au niveau musical).
Troisième "en passant": http://www.penny-arcade.com/comic/2010/1/8/ (c'est loin d'être complètement faux à mon avis.)
* surtout dans le cas du cinéma... sérieux, quelqu'un connaît le pourcentage de films qui sont basés sur des livres?
** L'exemple par excellence, j'en reviens toujours à eux quand on part sur ce genre de débat. Je me demande d'ailleurs si ce que fait Daft Punk avec la musique serait accepté dans d'autres arts. (Ne me sortez pas L.H.O.O.Q. de Duchamp: L.H.O.O.Q. ne peut pas et ne cherche pas à se faire passer pour un original, personne ne peut croire que Duchamp a peint la Joconde avant de lui rajouter une moustache; Robot Rock, par contre...)
@lamuya-zimana : lol... :(
RépondreSupprimer@Anonyme: Comment je dois comprendre ça?
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