C'est entendu.

jeudi 19 août 2010

[Vise un peu] Les restes du premier semestre 2010, Vol. 2

En l'absence toujours aussi étouffante de sorties dignes d'intérêt, je continue sur ma lancée et vous propose d'autres disques plus ou moins mineurs sortis ces derniers mois et dont nous ne vous avons pas encore suffisamment causé.


How to destroy angels - How to destroy angels EP

Ce premier EP du nouveau trio de Trent Reznor (Nine Inch Nails) autour duquel sont réunis sa femme (la chanteuse Mariqueen Maandig) et le mutli-instrumentiste (et producteur de tous les derniers disques de NIN) Atticus Ross, est gratuit. Vous pouvez d'ailleurs le télécharger tout de suite sur le site du groupe et vous l'envoyer avec de grosses basses et un volume sonore suffisamment élevé pour en profiter totalement sans pour autant amener votre voisine à cogner contre la porte avec hargne. Il faut bien ça pour l'apprécier. Du volume. Parce que sur ce premier EP, certes gratuit - merci Trent, tu es l'Abbé Pierre du vingt-et-unième - Trent et Atticus, il faut bien le dire, sont en roues libres.


(Parasite)

En l'espace de six chansons, ils rappellent à qui l'aurait oublié que leur talent pour compiler des sons analogiques originaux et des beats électroniques ultra rigoureux à l'aide de tout un tas de gadgets de studio et des deux ou trois anévrismes bousillant leurs cerveaux était intact et ils se paient même le luxe d'éviter la comparaison trop facile avec NIN (on entend, toujours les tics de Reznor - ce piano sur A drowning - mais on fait abstraction). Néanmoins, cette espèce de downtempo qu'ils tricotent pour la voix neurasthénique de Maandig (pas franchement hors sujet, mais clairement le point faible évident et attendu d'un disque de/avec Reznor sans la voix de Reznor) manque encore du TRUC qui permettrait de définitivement faire table rase d'un passif encore trop présent pour 30 Reznor et son acolyte Ross et on aimerait (presque, parce qu'en fait j'espère toujours qu'un nouvel album de NIN verra le jour, un beau matin, sans que personne ne s'y attende) ne plus du tout entendre Nine Inch Nails et véritablement découvrir ce nouveau groupe, à l'imagerie déjà très prononcée, auquel il ne nous reste plus qu'à souhaiter de continuer à se chercher, en espérant les trouver très vite, avec un LP en bonne et due forme.










Born Ruffians - Say it

Ce qui était justement brillant sur le premier album de Born Ruffians était la facilité avec laquelle Luke Lalonde transcendait le minimalisme imposé par la formation (guitare, basse, batterie) et désiré par les musiciens (rares étaient les moments où les trois instruments et la voix étaient déployés en même temps) avec un chant sur le fil et des chansons directes et entrainantes. Le problème lorsque l'on adopte une méthode branlante et un style si particulier (le chant de canard hurleur de Lalonde avait déjà, en 2008, abimé les tympans de plus d'un quidam qui par la suite ne donna, évidemment, plus une seule chance à la musique de Born Ruffians) est que si les chansons sont moins bonnes, c'est tout de même vachement moins bien.


(What to Say)

Ce disque-là aurait pu faire office de bande son de l'été si Lalonde et ses comparses étaient allés de l'avant, mais en conservant exactement la même patte et en ne parvenant pas à composer des hymnes pop aussi directs que Barnacle Goose ou I need a life, le groupe n'a fait qu'hériter d'une pâle copie de "Red, Yellow and Blue" qui, lui, savait où il allait et y allait à fond la caisse là où ce "Say it" mineur ne fait que se chercher à la croisée des chemins de Violent Femmes et Vampire Weekend, là où les popsongs vont pour mourir à l'abri des regards.








Joe Gonzalez

9 commentaires:

  1. Je vais me fendre d'un commentaire à la fois tonitruant, débile et finalement approbateur : j'adore cet album, mais j'avais raté leur précédent. Tout le vieux débat de l'effet de surprise : pour dire qu'un deuxième album est moins bon qu'un premier parce qu'il n'apporte rien de nouveau, faut avoir entendu le premier. En son temps, j'en ai déjà parlé pendant des heures à propos de Police. C'était dans une autre vie...
    Allez, j'arrête la philosophie à quatre sous...
    :-)

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  2. Et si tu lis l'article une seconde fois, sans effet de surprise, tu apprécieras d'autant plus mon avis qui consiste en ce résumé : "c'est la même formule mais les chansons sont moins réussies" et la seconde partie du résumé te frappera et LA tu auras VRAIMENT envie d'écouter le premier album, qui est vraiment bien.

    Aucune animosité dans ce commz, prends le comme un conseil (écouter le premier album !) :)

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  3. Ah mais, c'est ce que je me suis dit de suite : il y a quelqu'un qui me dit que le premier est dans le style du second mais mieux, je vais l'écouter.

    Promis, si je suis un peu déçu parce que le deuxième que j'écoute ressemble trop au premier que j'ai écouté, même si en fait le second est en fait le premier (tu me suis?), je le dirai...
    :-DDD

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  4. Tiens, et tant qu'à faire, en ces périodes il est vrai un peu désolées, autant se refiler les rares découvertes de vacances qui valent un détour malgré l'anonymat.

    Les miennes : la compilation Shangaan Electro: New Wave Dance Music From South Africa (un étonnant mélange de speed electronique à 180 bpm et de chants sud-africains), Side Show par The Burns Unit (un mix de folk écossais et de chant britannique, avec quelques interventions de King Cresosote à vous foutre par terre si vous aimez ça), Television Landscape par William Brittele (un OVNI de références, du classique au disco en passant par le prog), l'éponyme de The Smiles and Frowns (Si Syd Barrett avait eu 20 ans en 2010).

    Voilà, c'était ma contribution...;-)

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  5. Je nomme ce commentaire "commz du mois" !

    Une liste de conseils avisés et pas évidents, j'en redemande !

    Je note d'ailleurs les noms de William Brittele et de The Smiles and Frowns, et je me demande si tu as découvert Shangaan Electro via Pitchfork ou par d'autres voies ? J'ai écouté la compile et je suis pour le moment beaucoup trop mindfucked pour avoir un avis cohérent sur cette musique-là, mais ça viendra.

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  6. Merci.
    Pitchfork a accéléré le mouvement de l'évocation de l'album sud-africain sur mon blog. Mais, comme il avait été conseillé par emusic (http://www.emusic.com), je l'avais déjà écouté quelques fois auparavant...
    :-D

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  7. J'avais dit que je reviendrais.

    La chronique sur Born Ruffians est exacte. Et, en plus, je dois bien dire que cette façon de chanter comme tout le monde chante depuis deux ans (et qui n'est jamais qu'une caricature de Talking Heads) m'a fatigué sur la distance, alors que j'étais plutôt séduit par le volet "Violent Femmes".

    A ajouter dans les anonymes de l'été : Brad / Best Friends et Satchel / Heartache and Honey. Oui, oui les Brad et Satchel que certains ont tant aimé pendant les nineties. J'ai fait une bafouille sur le sujet!

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  8. Ah tiens je vais lire tes bafouilles à ce sujet !

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  9. L'abbé Pierre, je dirais plus Anton Newcombe...

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