C'est entendu.

jeudi 19 août 2010

[Réveille Matin] The Beta Band - Dry the Rain

S'il est bien une chose que ce mois d'Août 2010 plus grisonnant que George Clooney à 26 ans (et le bonhomme était déjà "poivre et sel" à l'époque, croyez-moi) m'aura appris, c'est que la recherche frénétique d'une bande son estivale était un chemin sinueux dont chaque escale pouvait être une nouvelle source d'inspiration. Souvenez-vous, il y a eu cette fixette sur Beck et son insupportable absence que j'ai eue pendant un temps et puis ces retrouvailles chaleureuses avec les Dandy Warhols qui m'auront occupées deux semaines supplémentaires, alors qu'en toile de fond le triple album de bluettes des Magnetic Fields ne me quittait jamais bien longtemps. Le fait est qu'à force de tourner autour du pot de miel d'une pop music artisanale sans grandes prétentions, navigant entre Beck, Eels et Sparklehorse, je me suis retrouvé à réécouter mes disques du Beta Band.

Allo, Maman ? Je Beta bande.



A la fin des années 90 et jusqu'à leur séparation en 2004, ce groupe écossais produisait un véritable patchwork musical, à l'image des travaux de Beck, en mêlant des guitares acoustiques et des slide guitars à des samples et du deejaying. Leurs chansons bâtissaient sur les cendres de la britpop 90's en s'inspirant du hip hop et du trip hop naissant mais en n'oubliant jamais de conserver de solides bases mélodiques, avec notamment des refrains faciles à retenir et d'épiques outros. Cela leur valut notamment de représenter les produits laitiers ou d'être cités par John Cusack dans l'adaptation ciné du roman de Nick Hornby, "High Fidelity," lorsque Rob Gordon prévient son collègue Dick qu'il va "vendre 5 exemplaires des 3 EP's du Beta Band" rien qu'en passant Dry the rain dans le magasin de disque bondé.

Ce qui allait devenir le meilleur album du Beta Band une fois assemblé et renommé "The Three EP's" (1998) était, en fait, bel et bien une série de trois EP's sortis entre Juillet 97 et Juillet 98 et dont le premier volume, "Champion Versions," s'ouvrait avec une invitation bien écossaise à faire sécher un bonhomme trempé jusqu'à l'os en le laissant entrer, que l'on peut évidemment prendre comme une anecdote amoureuse mais que je préfère interpréter comme la profession de foi d'un alors jeune groupe s'invitant à la table d'une pop britannique au faîte de sa réussite, et qui avait pour ligne directrice un slogan à reprendre en chœur chez vous car il est un descendant direct du "Now it's your turn !" des Desperate Bicycles : "If there's something inside that you wanna say / Say it out loud it will be okay / I will be your light" (ie : S'il y a quelque chose au fond de toi que tu as envie de dire, dis le haut et fort, ce sera okay, je serai ton guide).


Joe Gonzalez




P.S. : N'hésitez pas à monter le son, et procurez-vous vite les trois EP's

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