[Réveille Matin] Shing02 - Sunday Break

Bien le bonjour ! Alors que l'on est en plein cœur du tant attendu et déjà tant avancé repos estival (pour ceux qui, comme moi, se tournent les pouces, n'en glandent pas une, et commencent leurs journées entre midi et treize heures), quoi de mieux que de la musique de feignasse ? C'est dit, ce matin je revendique ma grande paresse de vacancier au travers d'un morceau de ce bon vieux Shingo Annen, aka Shing02 ! Ce nom ne vous est peut-être pas totalement inconnu, car c'était le grand copain de feu Jun Seba (Nujabes, que vous pouvez aussi prononcer, comme l'ami Émilien Villeroy, "Nourrrrrabess"), décédé en début d'année. Shing02 avait fondé sa réputation dans le monde du hip-hop nippon sur sa voix particulière, aigüe, précise et avec laquelle il utilise l'anglais tout aussi habilement que le japonais (le français étant réservé à quelques interviews et aux cas de nécessité, jamais au chant, Dieu merci).

Sunday Break

Pourtant, le rappeur polyglotte fonctionne à l'image de toute la connexion Nujabes - FORCE OF NATURE - Tsuchie - Substantial etc (dont il est assez proche), c'est à dire, au moyen de calmes interludes instrumentaux, entre deux et quatre par albums, qui détendent les oreilles en occupant le peu de place que daignent laisser les mastodontes d'agressions, de beats, de sample et de sons, en deux mots, les gros tubes rap/hip-hop qui se retrouvent à foison tout au long des tracklists. On ne s'arrête jamais assez longtemps sur les interludes, on les cantonne par réflexe à leur rôle d'entracte, et pourtant, il s'avèrent souvent être d'une grande richesse, à l'image de ce Sunday Break, présent sur l'album "400." Morceau exemplaire de simplicité, il n'en est pas pour autant pauvre, ce qui apparaît être la critique facile ici ; personnellement, je le vois comme étant particulièrement abouti. Et puis, il y a les oiseaux qui chantent tout du long alors si avec ça vous ne vous sentez pas bichonnés dès le réveil, je ne sais pas ce qu'il vous faut. Peut-être une basse cosy, un beat ultra détendu et des claviers moelleux qui viennent délicatement vous aider à garder les yeux ouverts ? Ça tombe bien, Shingo, ce grand altruiste, a pensé à ça aussi. Quel homme.

Hugo Tessier