C'est entendu.

jeudi 18 mars 2010

[Réveille Matin] Robert Johnson - Sweet Home Chicago

En cette semaine labellisée « Street Cred », voici une chanson racontant Chicago en 1936, à l’époque où le blues débarquait en ville mais bien avant l’arrivée de Michael Jordan et des skycrapers (on ne peut pas tout avoir). Bien sûr, pour un type venu du Mississippi, ça devait quand même avoir une sacrée gueule.


Tous le monde a déjà vu cette image et croisé ce nom mythique : Robert Johnson. Ceux qui l’ont écouté sont un peu moins nombreux. En cette semaine où tout C’est Entendu descend dans la rue poser son barbecue, il est temps de rattraper cette tare. Épargnons nous les poncifs sur Johnson : comment il est né, comment il est mort, comment sa légende est trop cool. Je suis sûr que Wikipédia le fait très bien.

La première écoute peut être douloureuse tant Johnson semble être, en plus de son statut de bluesman cultissime, un pionnier du lo-fi avant l’heure mais je vous jure que cette chanson mérite de forcer la porte de vos oreilles en ce jeudi matin. Ce n’est pas tellement l’originalité de la composition qui est remarquable dans Sweet Home Chicago - le thème et une partie des paroles sont d’ailleurs empruntés à un morceau plus ancien attribué à Scrapper Blackwell, Kokomo Blues. Ce qui me touche surtout c’est l’utilisation de la guitare sur laquelle se pose la voix hantée de Robert, avec ce rythme implacable sur les cordes graves contrebalancé par des phrases précises et subtiles en aigu. Ne serait-ce que pour les arpèges d’intro et de fin et ces appels "back to the land of California to my sweet home, Chicago," cette chanson a définitivement quelque chose qui la distingue des milliers d’autres scores en 12 mesures qui peuplent la musique populaire américaine.
Enfin soyons honnêtes, à la longue la confrontation avec les "Complete Recordings" du guitariste américain (soit 19 morceaux dont certains dans plusieurs versions) peut être légèrement lassante et répétitive.

Je vous laisse avec le morceau en question, 3.02 minutes de totale intégrité blues. Enjoy !


Arthur

3 commentaires:

  1. Il faut ecouter ces compilations http://revenantrecords.com/index.php?section=releases&cd_ident=5 !!!

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  2. Je dois dire que j'ai une petite préférence pour Blind Willie McTell au niveau "bluesmans trop bon des 30's" (et Blind WIllie Johnson est cool aussi), mais Robert Johnson est une légende, et j'aime bien m'écouter ses complete recordings de temps à autre, c'est vraiment le blues quoi, c'est génial. Cette voix!

    Sinon, Trelly, ça a l'air fameux cette compilation, j'essayerais de l'écouter!

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  3. Oui il faut, c'est rempli de perles vraiment géniales! Malheureusement il m'y a que deux volumes parce que John Fahey est mort avant de pouvoir continuer...

    Un que j'aime aussi énormément surtout parce que sa voix très douce est assez originale comparée a la plupart des bluesmen de cette époque c'est Mississippi John Hurt, tu connais?

    En fait Simmo et moi on est totalement obsédés du delta blues au point ou un veut avoir un fils qui s'appelle Charley comme Charley Patton, hé hé, on est vraiment des gros nerds...

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