C'est entendu.

mardi 16 mars 2010

[Réveille Matin] Black Violin - Brandenburg

Le réveille matin d'aujourd'hui conviendra non seulement à ceux qui se lèvent pour aller bosser mais aussi à ceux qui vont à peine se coucher, encore un peu saouls ! Semaine street cred' oblige, laissez-moi vous présenter les deux mecs de Black Violin.

Brandenburg est la plage introductrice de l'album éponyme du groupe sorti en 2007 dont les 16 pistes voient les beats les plus hip hop se mélanger aux cordes des violons. La grande force de cet album réside dans la surprise qu'il crée chez l'auditeur (ce mariage improbable entre le hip hop et une composition plus classique est assez efficace) mais peu de pistes marquent l'esprit et les oreilles sinon ce Brandenburg (une des seules pistes uniquement instrumentales de l'album). Il est vrai que si l'auditeur peut aisément se laisser happer par cette introduction, plus on avance dans l'album et plus il perd de sa force.




Le violon est l'un des instruments dont la tessiture s'approche le plus de la voix humaine. Il est donc de ces instruments qui font directement écho à nos sens, il est l'instrument du pathos, du sentimentalisme, de l'affect... Je ne rechigne pour ma part jamais a écouter les suites pour violoncelle de Bach ou le concerto pour violons Opus 35 de Tchaikovsky ; les violons y sont les plus beaux jamais entendus et vous arrachent les larmes des yeux. Mais le violon, parce qu'il est tellement lié à l'affect, peut également

devenir vulgaire, romantico-puéril, pseudo-intellectualisant. On pensera par exemple à la b.o. de "Requiem For A Dream" qui a dépassé le stade de musique de film pour devenir musique
d'ado pré-pubère en mal d'amour. Tout y est trop sentimental, trop fort, sans retenue et le violon y perd sa richesse et sa force. Je vous parle de ça parce qu'il existe plusieurs groupes dans la même veine que Black Violin (Nuttin but Stringz, Escala, etc.) qui n'ont pas compris ce qu'il fallait faire de cette union insolite. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis, je ne me permettrais pas de comparer Black Violin à Bach ou Tchaikovsky, mais on peut au moins leur accorder qu'ils ne sombrent pas dans le pathétique.


Alors, maintenant, sortez votre Ghetto-Blaster du placard, descendez dans la rue avec vos potes et allez zoner au son des violons hip hop, vous aurez trop de swag!

Julien


Et si vous préférez les violons les plus beaux, procurez-vous l'une des meilleures interprétations des suites pour violoncelle de J.S. Bach


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