C'est entendu.

lundi 18 janvier 2010

[Vise un peu] The Dodos - Time to die

Le délai que nous nous sommes fixé pour vous parler des quelques groupes/albums/chansons/trucs déments, sortis en 2009 et que nous avons jusque là négligés, est presque écoulé, et plus j'y pense, plus je me demande comment j'ai pu ne pas trouver le temps de vous parler du troisième album des Dodos, "Time to die."

Attention, d'emblée je préviens ceux qui confondraient le groupe avec les français de The Dodoz : ça n'est pas du tout la même chose ! The Dodos sont un duo (devenu trio avec cet album) américain composé de Meric Long (chant, guitare), Logan Kroeber (batterie) et Keaton Snyder (vibraphone) alors que The Dodoz sont français et donnent dans le registre "Superbus-like mais nul."

L'album sorti en 2008 par les Dodos leur avait valu les louanges de toute la critique, tant il est vrai que "Visiter" était géant et portait le concept du duo guitare/batterie beaucoup plus loin que Jack White n'en rêvera jamais. De fait, la presse a forcément accueilli son successeur avec un peu de tiédeur. Certes, la fougue et l'énergie sautent moins aux oreilles, mais selon moi, refaire "Visiter" aurait été un brin fastoche et j'ai été finalement heureux d'entendre un groupe qui cherchait à avancer, travaillant leur son avec Phil Ek (producteur des Shins entre autres), nuançant davantage leurs compositions, et là où la batterie n'est plus aussi en avant, la guitare de Meric Long, influencée par des trucs aussi incongrus qu'OMD, se révèle encore plus intéressante que le laissaient espérer des morceaux comme Jodi ou Joe's Waltz, sur "Visiter."

Logan Kroeber et Meric Long, croqués par Jarvis Glasses

En polissant l'agressivité de leur son, Phil Ek a offert au groupe de s'éloigner d'une étiquette "néo folk" qui ne leur convenait pas vraiment. Les guitares ne sont plus aussi "acoustique" qu'auparavant et incorporent une gamme de sons assez homogène incluant quelques effets bien choisis (The Strums). Ce qui est le plus important, c'est avant tout que Meric Long n'ait aucunement paumé son sens de la mélodie et du refrain entre les deux albums (Fables), ni un certain goût pour faire grimper l'intensité de ses compositions dans leur dernier quart. Ce que les Dodos perdent en agressivité, ils le gagnent en concision (malgré la moyenne de 4 minutes et 30 secondes par chanson, il n'y a que 9 pistes, contre 14 sur "Visiter") et en accessibilité.


Pour voir l'intégrale du Live on The Interface, c'est par ici.

La morale de cette histoire, c'est que je préfèrerai toujours un groupe qui, après un succès, s'engage dans un album différent au risque de se planter (auprès du public) plutôt qu'un autre qui rejouera la même recette, comblant peut-être les attentes de prime abord, mais faisant du sur-place fastoche et trouillard.



Joe

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