J’aurais pu commencer en parlant de la première partie, mais quand on rencontre le messie, quel intérêt y a-t-il à s’attarder sur ce qui se passe en salle d’attente ? Pour information, les heureux élus furent les Neon Indian, leur album est chroniqué ici.
On ne sait si la mèche bleue dans les cheveux de Julian témoigne d’une nouvelle force céleste, mais notre vieux copain est en pleine forme ! Tout de cuir vêtu, J.C. n’ira pas en Enfer comme il le prétend dans Out of the Blue (« I’m going to hell in a leather jacket »). On le voit plutôt faire vrombir sa caisse jaune et noire en direction de la Cité des Anges, ceux qui avec courage ne cessent de suivre l’élan créatif qui les meut malgré la perverse notoriété qui en entraîna plus d’un dans son tourbillon maléfique de la répétition. Après un sevrage de l’alcool et trois excellents albums des Strokes, on ne peut qu’applaudir la capacité de leur leader à se renouveler, à oser surprendre son public et à ne se poser aucune limite formelle. Mais face aux piètres apparitions télévisuelles de l’Extraterrestre, on pouvait légitimement émettre des doutes quant à la qualité des concerts à venir. Heureusement, la Foi fait prendre le risque à certains illuminés d’acheter un billet.
Le live est riche, plein d’une force créatrice, la voix est charnue, jamais fausse, parfois mélancolique, jamais dramatique. Julian n’est plus autiste sur scène comme il avait pu l’être lors des derniers concerts des Strokes. Sa prestation est assurée et subtile, joyeuse et juste, il est à l’aise, les morceaux sortent parfaitement et sont auréolés d’une énergie qu’on n’escomptait pas vraiment à l’écoute de l’album. Sans se dandiner bizarrement comme à la télé, il est clair que Casablancas a repris du poil de la bête, il recouvre le charisme qui avait déserté la dernière tournée des Strokes.
J.C. nous parle (ouais !) français parfaitement, nous déclare qu’on est « twè fou» ici, qu’on lui manque déjà en annonçant le dernier morceau et on le croirait presque, hypnotisés par son sourire ravageur et son incroyable aura. Chaque morceau est joué avec tant d’épaisseur qu’il peut se permettre de zapper Tourist sans offusquer son public. A la place il offre un élégant clin d’œil aux Strokes, bientôt de retour aux affaires, en reprenant You only live once dans une version veloutée.
You only live once
Erratum : en réalité, la chanson n'était pas You only live once mais bien I'll try anything once, la B Side de Juicebox.
You only live once
Erratum : en réalité, la chanson n'était pas You only live once mais bien I'll try anything once, la B Side de Juicebox.
Les Strokes sont en cours d’enregistrement et programmés le 12 juin 2010 au festival anglais de l'île de Wight. Pour ceux qu’aucune révélation n’a encore convaincus du divin "Phrazes for the Young," je ne peux que vous encourager à réécouter l’album en commençant par le milieu et à lire les textes, qui sont somptueux.
Amen.
Sainte Groupie (George)
Chouette ! J'avoue que si mon avis sur l'album est mitigé, je ne peux m'empêcher d'avoir de la sympathie pour ce type, avec sa gueule de gosse et ses artworks classieux. Et du coup, je suis bien content qu'il ait rattrapé sur scène l'affreux live chez Conan.
RépondreSupprimerJ'ai encore réécouté l'album l'autre fois, et je l'ai trouvé mieux en le prenant par le milieu. Dommage selon moi que le virage disco Blondiesque ne soit qu'à demi réussi (la production est en cause m'est avis), parce que c'est effectivement couillu de sa part.
AH et sinon, Neon Indian c'était bien sur scène ? C'est un de mes groupes favoris cette année (et je trouve ça limite méga ZARB qu'ils aient fait la première partie de JC).
Je n'ai entendu qu'un morceau au grand journal de canal + l'autre soir et j'ai super adoré, ça ressemblai à "la poupé qui fait non" de Polnareff mais en plus cool et supportable !
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne, je trouve que l'album de Casablancas est ni plus ni moins un album pas inspiré de bon vieux rock & roll désuet sur lequel il a accolé des synthés inutiles autour de sa voix mortifiante.
RépondreSupprimerOUAIS, JE SUIS COMME ÇA MOI, JE SUIS UN MONSTRE, JE RETOURNE ECOUTER DU KRAUT-ROCK.
Je suis d'accord avec Emilien et je rajouterai que les Strokes n'ont pas fait grand chose à part un premier album moyen+.
RépondreSupprimer"Live in concert" c'est pas immensément con comme titre pour un concert???
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