C'est entendu.

mercredi 26 août 2009

[Réveille Matin] David Bowie - D.J.

Bonjour à tous ! La chanson de ce matin est certes moins adaptée à un réveil en douceur que les deux précédentes - elle évoque d'avantage le monde de la nuit - elle n'en reste pas moins tout aussi représentative du thème de la semaine.

Remettons-nous dans le bain, voulez-vous ? On est en 1979 et Bowie sort le troisième volet de ce qui sera appelé sa "trilogie berlinoise," soit l'une des trinités les plus cultes de l'Histoire du Rock, avec deux premiers volets ("Heroes" et "Low") sortis tous deux en 1977, et révolutionnaires de surcroit. "Lodger," troisième et dernier épisode, est cependant plus excentré et s'il continue une exploration des possibilités de la pop à l'aube des années 80, il zieute bien moins vers l'expérimentation que vers une approche plus directe du TUBE pop tel que les années 80 le concevront.



Dans l'œil de ce cyclone brassant les influences et les sons, D.J. emprunte autant au funk qu'au post-punk et à l'électronique et est probablement la chanson la plus mythomane que nous vous proposerons cette semaine. Prenez-le dans le sens qui vous plaira : l'étrange melting pot des influences, l'étonnante (sur) occupation de l'espace, le chant tantôt travaillé (sur la fin du premier refrain par exemple) tantôt venu des tripes (sur la fin : "He used to be my boss and millions of puppet dancer / I am a D.J. and I got believers"), les paroles même, évoquant un disc jokey totalement obnubilé par son occupation principale ("I am a D.J. / I am what I play"), mono-maniaque et coupé de la réalité ("I've got a girl out there I suppose / [...] / I think she's dancing, what do I know ?"), tout cela évoque la déglingue la plus totale et pourtant la maitrise nécessaire au groupe pour réussir le morceau est assez dingue.

Et vice versa.

La direction de la chanson et ses arrangements ne sont pas laissés au hasard et il n'est pas aisé d'arriver à un tel résultat. Si vous croyez que les violons au tout début sont là par hasard, détrompez-vous. Ils sont une marque de goût et ne réapparaissent jamais par la suite, un moyen efficace de provoquer le besoin de les réentendre. Si vous croyiez que Prince avait inventé le coup des "smack smack" avec son tube Kiss, ravisez-vous, il l'a piqué à Bowie. Si vous n'avez pas remarqué que le morceau était bâti assez classiquement, finalement, avec des refrains, une accalmie suivie d'une montée explosive, dites-vous bien que Bowie en faisant le D.J. sait exactement où il va : si une chanson valait un rôle, il aurait l'Oscar.

Libre à vous maintenant, de juger de sa performance d'acteur en regardant le clip qui vous attend ici. A demain, pour une nouvelle chanson.


Joe

4 commentaires:

  1. Pas mal. C'est pas mon truc mais pas mal, pas mal surtout le petit texte qui va avec :)

    RépondreSupprimer
  2. PREUMS !

    Me suis levé à pas d'heure pour être PREUMS !

    RépondreSupprimer
  3. Sinon, info en exclu: album de Dylan à venir! En EXCLU sur c'est entendu !

    RépondreSupprimer