Lykke Li faisait jusqu’à présent partie de ces nouveaux talents pop assez décalés pour avoir le privilège de réaliser un concert à emporter de la Blogothèque. Dance, dance, dance et I’m good, I’m gone étaient même plutôt cools, mais une reprise imprudente suffit à vous faire passer de good à gone... Comme si l’horreur des faits n’eût pas suffit, ceux-ci furent réitérés avec du renfort. En cause, le magnifique After laughter (comes tears) enregistré en 1964 chez Stax par Wendy René, une black au timbre d’un métal chauffé à blanc. Si les chansons étaient des bijoux, la version de Wendy René serait une bague Cartier aux trois ors enlacés et celle de Lykke Li un truc en toc.
Un morceau de soul ne se trouve qu’au rayon des choses précieuses ; il exige une voix ronde, dans laquelle font échos une époque et ses souffrances, intimes et collectives. Certes la qualité des chœurs et le mixage rendent l’harmonie parfaite, mais Wendy René plutôt que de s’y fondre y prend son élan ; le relief de sa voix multicolore irradie. La petite suédoise quant à elle aurait du faire preuve d’un minimum d’empathie pour son auditoire en laissant l’exclusivité de ses vocalises au pommeau de douche. Si la souffrance peut se lire sur son visage, elle semble plutôt relever de l’anesthésie faciale Lara Fabianesque que du sentiment.
Quand Wendy René vous émeut jusqu’aux sanglots et vous fait vous sentir black jusqu’à la moelle, Lykke Li vous tire des larmes de douleur physique et vous dégoute un peu des Krisprolls. Tandis que Lykke Li tente de murmurer fort, Wendy René ne contient pas sa force fragile et bouleverse. Si on peut encore entendre de la soul aujourd’hui, ce n’est certainement pas par le truchement d’une voix actuelle, mais par celui des enregistrements de l’époque pour la simple raison me semble-t-il que la dimension communautaire qui la faisait résonner si profondément a disparu. Le constat est sans appel : Soul is dead, mais la bonne nouvelle c’est qu’on peut encore en pleurer.
Quand Wendy René vous émeut jusqu’aux sanglots et vous fait vous sentir black jusqu’à la moelle, Lykke Li vous tire des larmes de douleur physique et vous dégoute un peu des Krisprolls. Tandis que Lykke Li tente de murmurer fort, Wendy René ne contient pas sa force fragile et bouleverse. Si on peut encore entendre de la soul aujourd’hui, ce n’est certainement pas par le truchement d’une voix actuelle, mais par celui des enregistrements de l’époque pour la simple raison me semble-t-il que la dimension communautaire qui la faisait résonner si profondément a disparu. Le constat est sans appel : Soul is dead, mais la bonne nouvelle c’est qu’on peut encore en pleurer.
George
Mon avis sur la question est que la reprise de After Laughter par Lykke n'est pas si affreuse (elle est largement écoutable, quoi) mais par contre, on ne peut décidément plus appeler ça de la soul. C'est de la blue eyed scandinavic soft pop machin quoi :D
RépondreSupprimerPar contre l'originale est énorme, et je ne la connaissais pas, ce qui fait que je l'écoute beaucoup, là, alors merci !
(et par contre pour I'm good I'm gone, la reprise est affreuse)
Elle est fameuse la chanson dans le lecteur.
RépondreSupprimerEh ma parole foutez toutes les chansons dans le lecteur à gauche, parce que le lecteur au sein du texte il marche rarement !
Par exemple j'ai pas pu écouter Snake eyes =(
En fait, il suffit de raffraichir la page, la plupart du temps, et le lecteur intégré à l'article marchera.
RépondreSupprimerTu devrais retenter d'écouter Heartbreak Hotel !
Par contre on parle de "Blues Suede Soul" et c'est Elvis à l'origine.
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