Si l'on évoque "Le Groupe Pop Britannique Emblématique," la plupart des interrogés votera probablement pour les Beatles (le sondage de la semaine dernière abonde plus ou moins en ce sens). Je dois aimer aller à contre-courant parce que mon GPBE est définitivement Blur.
Golden Silvers est un trio londonien composé de Gwilym Gold (chant, clavier), Ben Moorhouse (basse, chœurs) et Alexis Nunez (batterie, chœurs). Comme Blur il y a une quinzaine d'année, ces gens-là ont le bon goût de produire une musique portant l'étendard de leur Mère Patrie et semblant prendre ses racines aux quatre coins de la carte spatio-temporelle de la musique pop britannique : Gwilym Gold cultive ainsi un look et un chant qui rappellent le début des années 80, les Specials et Terry Hall surtout, alors que les deux autres membres, tous cheveux longs et moustaches dehors, semblent issus du début des années 70. Les influences du groupe semblent, elles, aller d'Orange Juice à Blur en passant par les Happy Mondays ou les Specials.
A la différence de la majorité des groupes britpop (car puisque la presse semble le réclamer, ce terme issu des années 90 a bien le droit de resurgir pour définir la nouvelle vague des musiciens d'avantage intéressés par les mélodies et le "grand public" - ceci n'est pas forcément péjoratif, puisque l'on parle de la Grande Bretagne, où le "pop" de pop music signifie réellement"populaire" - que par la came et les filles comme peur l'être un Pete Doherty), Golden Silvers ne compte pas sur la guitare, et ça c'est déjà way cool, surtout que l'on peut d'autant plus rapprocher Gwilym Gold de Damon Albarn en tant que leader composant au clavier et chantant avec un accent prononcé (qui ravira les amoureux de la langue) et de petites manies linguistiques comme de laisser tomber tel un couperet la dernière consonne d'un vers, de temps à autre, histoire de marquer le coup ("their lashes painted bla...ck [...] their lips were as pink as cadilla..cs", par exemple, dans Another Universe). On pense aussi évidemment à Blur sur l'accélération en pente à la fin de Arrow of Eros.
Comme tout bon album de britpop, True Romance est un disque d'actualité intemporel : Gold y aborde des thèmes assez vastes et universels mais le fait en tant que songwriter anglais, et comme tout bon album de britpop, les balades au piano (Here comes the king, The Seed...) cotoient les tubes bourrés de "ouh ouh", "aaaaaaah" et de rythmiques entrainantes (True N°9 Blues, Queen of the 21st Century...).
Comme tout bon album tout court, True Romance se laisse très vite chanter d'un bout à l'autre par le fan nouvellement converti. La mélodie, le refrain, les choeurs et tous ces trucs qui marchaient si bien à une époque, c'est de cela que les Silvers vous nourriront et si l'on oublie le gimmick aigu stressant de Shakes (par ailleurs une super chanson), tout le monde pourra y trouver son compte.
Je vous avais déjà parlé des Silvers, souvenez-vous (sur ce lien, vous pouvez d'ailleurs retrouver deux clips, dont celui de True N°9 Blues, l'un des plus chouettes de cette année). Plusieurs d'entre vous s'étaient montrés sceptiques, c'est l'occasion de vous racheter et de ne surtout pas rater cet album et ces chansons, parmi ce qui se fait de mieux en matière de bonne humeur de bon goût en 2009.
Je vous propose d'écouter Queen of the 21st Century dans le lecteur, et d'apprécier ce live acoustique de True N°9 Blues :
Il est intolérable que cet article n'est suscité aucune réaction ! J'aime beaucoup cet album car même s'il n'est pas le parangon de l'originalité il provoque tout de même l'effet "écoute en boucle". Concernant la voix, tu peux rajouter le PeteR Doherty dans le genre (sur son album solo) et je fais partie de ceux qui adorent cet accent anglais. On aurait donc tort de se priver du plaisir d'écouter ce groupe !
RépondreSupprimerJe suis content que tu apprécies le groupe !
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