C'est entendu.

mercredi 10 juin 2009

[Vise un peu] Peaches - I feel cream

Bite nichon chatte fion, et tout est dit ? Non.
Au moins ceux qui s'attendent (forcément) à du vulgos et du crado en lisant un article consacré à Peaches ne pourront pas se considérer déçus. Peaches est désormais précédée par sa réputation de provocatrice poilue, et c'est bien dommage pour ceux que cela pourrait repousser, mais cela reste à mon avis tout à son honneur. Avoir partagé une chambre avec Feist, copiné avec Gonzales (un type moins punk que France Gall, tout de même) et faire sa réputation en quelques phrases crues et quelques poils drus, ce n'est pas rien.
Cependant, on ne peut pas reproduire album après album une même recette, au risque de s'autocaricaturer et de tourner en rond, et puis les gens (biens) changent, ils évoluent, ils n'ont pas indéfiniment envie de la même chose, et Peaches est de cette trempe-là.
Pour son quatrième album, Peaches semble en avoir assez de son image ("Serpentine, Serpentine, never a straight line, Serpentine"), et cela se ressent dès l'emballage : la pochette est certes moche et un brin kitsch, elle propose néanmoins une représentation assez "conventionnelle" de la femme Peaches, ce qui est déjà beaucoup vis à vis de ce qui a été fait par le passé. Le titre même, "I feel cream" est plutôt soft après les rentre-dedans "Fatherfucker" et "Impeach my bush" (littéralement "Accuse ma touffe").

Ne vous leurrez pas : nous parlons d'un album de Peaches. Merril Nisker n'a pas repris son patronyme et cet album est tout de même dans la continuité des précédents. Les paroles tournent autour des thèmes de la relation humaine et gravitent toujours très près de la sphère du sexe (Trick or Treat ou Mommy Complex pour les plus évidentes), cependant on trouve quelques allusions un brin moins primaires avec les deux singles, le tube un brin facile mais diablement et agressivement efficace Talk to me (dont le clip est visible ici) et l'électro-slow Lose You (visible ici).



Sur ce disque, pas de guitares, mais Peaches a récupéré le matériel analogique berlinois de Jamie Lidell quand ce dernier déménagea et l'électronique de l'album en tire la chaleur et l'énergie que l'on retrouve aussi chez Fever Ray, et cela donne les meilleures chansons (Mud, More, Take you on ou Serpentine). Quelques facilités au passage (Billionnaire et son rap un peu léger) n'empêchent pas l'ensemble d'atteindre bien plus que ce que l'on aurait pu attendre de la part d'une artiste qui aurait pu s'embourber dans une surenchère de vulgarité et qui s'en sort finalement mieux que beaucoup et beaucoup mieux que peu.

Faites un tour sur son Myspace où trois chansons de l'album vous attendent et tendez l'oreille en direction du lecteur où une quatrième débarquera dès demain.

3 commentaires:

  1. Wow putain, pourri ce truc! Je parle de la chanson dans le player là, bordel, c'est pas un peu fini cette electro moisie? Parce que avec le filon "indie pop chiante" tu peux ajouter l'"indie-electro bien relou". L'indie, c'est devenu commercial !

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  2. Justement, je trouve que Peaches a évolué au fil des albums (rien à voir entre le premier et le second ou le second et celui-ci par exemple - je ne parle pas du troisième que je ne connais pas)et son électro me parle à mort. J'aime qu'elle n'ai pas besoin d'en faire des caisses pour me séduire, parce que finalement, pas mal de gens n'arrivent pas à se décider entre fluidité pop sans chichis (comme ici, ou sur l'album de Fever Ray)ou une musique électronique faite pour danser, et ça donne des disques avec le cul entre deux chaises à gogo, et ces disques-là sont souvent bien nuls.

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  3. Elle a évolué, mais pas dans le bon sens pour oim. Maintenant je suis bien d'accord avec toi pour le "cul entre deux chaises", et justement, je trouve que ce Peaches a choisi une voie qui ne va pas avec le teint de sa musique d'avant :(

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