C'est entendu.
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lundi 12 juillet 2010

[Vise un peu] Les restes du premier semestre 2010, Vol. 1

Vous l'aurez remarqué, le rythme de publication a sérieusement chuté depuis un mois sur C'est Entendu. Les plus curieux parmi vous seront ravis d'apprendre qu'il y a plusieurs raisons à cela : l'aboutissement de certains projets tout d'abord (la mise en place de cestentendu.com, de CE.TV, le développement de l'équipe et de notre communication, etc...), quelques vacances pour certains d'entre nous (dont l'auteur de ces lignes), un déménagement de notre quartier général rédactionnel depuis la Ville Rose vers Paris (où se trouvait déjà une majeure partie de l'équipe) et quelques obligations professionnelles.

Malgré tout cela, nous avons tant bien que mal essayé d'assurer le minimum syndical, et notamment en terme de réveille matin, mais, il faut bien l'avouer, nous n'avons chroniqué que très peu de nouveaux albums et cette fois, la raison n'est même pas à chercher du côté de nos occupations mais plutôt de la période : à la veille de l'Été, tous les ans, on s'ennuie, on attend, et on est obligé de chercher à la loupe quelques disques avec lesquels embarquer pour la plage, la montagne, ou quelle que soit votre destination favorite lorsque le mercure vous crame. Depuis un mois ou deux, les sorties intéressantes se comptent en effet sur les doigts de la main d'un grand brûlé (on distingue mal) et il faudra certainement attendre la mi-Août pour qu'un disque ou deux se démarquent par une hype assez vulgaire lancée par TOUTE la presse, avide d'obtenir avant les autres LE scoop musical de "la rentrée" comme cela avait été le cas en 2009 avec The XX, par exemple. En attendant, nous avons décidé de vous proposer un aperçu en plusieurs volumes de ce qui est sorti au Printemps 2010 et dont nous n'avons pas (suffisamment) parlé, pour une raison x ou y, et dont vous mériteriez de connaître l'existence (ne serait-ce que pour l'éviter, le cas échéant). C'est parti :


Marissa Nadler - Various covers over the years

Marissa avait éclos à peu près au même moment qu'une autre chanteuse américaine catégorisée "folk," Alela Diane, il y a trois ou quatre ans. Son album "Songs III : Bird on the Water" n'était d'ailleurs pas mal mais il faut bien avouer que tout le monde l'avait plus ou moins oubliée quand était sorti le disque suivant. Cette fois-ci, je ne suis pas prêt de l'oublier tant cette compilation de reprises est mauvaise. Au milieu des aussi inutiles qu'innombrables réinterprétations de classiques de la country, on trouve quelques chansons dont les versions originales pleurent autant à l'écoute de leurs rejetons que le téléphone pleurait lorsque tu n'étais pas là (le True love will find you in the end de Daniel Johnston, massacré, le No Surprises de Radiohead, dont le titre est pris au mot, ou encore le Clowne Town de Xiu Xiu, rouleau-compressé).


(No Surprises)

En sus d'énerver (sa voix, ses arrangements mielleux), en prime de ne laisser transparaitre aucune émotion, Nadler donne l'impression pas glorieuse de faire très mal ce que White Hinterland a presque réussi : passer d'une folk ennuyeuse à une para-chillwave plus dans l'air du temps. Le bonnet d'âne de l'été revient à Marissa.









Quasi - American Gong

On vous avait déjà dit beaucoup de bien de Quasi et même cité la face B du premier single issu d'"American Gong" mais vous n'aviez pas eu le fin mot de l'histoire vis à vis de ce nouveau LP. Le fait est qu'il confirme tout le bien que l'on pense de ce trio, qui cette fois-ci pousse le volume de ses guitares dans le rouge pour jouer une sorte de rock grunge (dans le sens sale du terme, ne vous attendez pas à du Mudhoney) toujours imprévisible (des changements de rythme) et aux refrains imparables. A vrai dire, si l'on devait trouver une source d'inspiration à ce "Gong," cela serait moins les Elliott Smith et autres Built to Spill et Pavement habituels que ce bon vieux papy qu'est Neil Young. Pour le piger, il faut se souvenir que le grunge a été inventé par Young à la fin des années 60 avec ses envolées rock ("Everybody knows this is nowhere") entre deux albums de para-country.


(Little white horse)

Le son cradingue du disque ravira ceux qui trouveraient que 2010 est trop propre et surprendra peut-être les aficionados de Quasi, qui se trouve ici une seconde jeunesse en alternant popsongs bruitistes (Little white horse, Bye bye Blackbird...), ballades acoustiques (The jig is up) et qui finissent leur album avec un sourire narquois (la très drôle reprise en français de Let the good times roll et une outro sous la forme d'un hurlement à la lune).










Sharon Jones & The Dap Kings - I learned the hard way

Depuis quelques années, Sharon Jones et son groupe ont été le fer de lance du label Daptone, ouvertement old school et prônant funk et soul aussi peu défricheurs l'un que l'autre. Et ils étaient bons, ma parole ! Le troisième album du groupe, "100 days, 100 nights" (2007) était même un petit chef d'œuvre en forme de résumé de ce qu'avait pu être la soul chantée par des femmes de caractère comme Millie Jackson à un certain point pendant les années 70.



Le problème de ce quatrième album n'est ni que la formule change, ni qu'elle lasse mais plutôt que les chansons y sont moins bonnes. Que cela soit Sharon, lorsqu'elle semble tourner à vide (Window Shopping) ou tout simplement les compositions, toujours correctes, jamais vraiment renversantes, rien (si ce ne sont les Dap Kings qui font leur boulot en véritable professionnels, comme toujours) ne semble pouvoir sauver ce LP de la comparaison peu flatteuse et inévitable vis à vis de ses ainés. Pas de quoi perdre espoir, cela dit, Jones et son groupe n'auront pas à se fouler pour enregistrer mieux la prochaine fois.





Joe Gonzalez