C'est entendu.

mercredi 20 juillet 2011

[Réveille-Matin] Psychobilly #1 : The Cramps - Tear it up

Né au début des années 80 lorsqu'une bande de jeunes gens infréquentables ont décidé de jouer du rockabilly en se frusquant comme des vampires nymphomanes. Pour comprendre d'où venaient ces junkies des caves sombres, imaginez la surf pop de Dick Dale ou The Trashmen (d'ailleurs le premier single des Cramps en 78 était une reprise de Surfin' Bird), jouée sur la guitare de Buddy Holly, et chantée par un Iggy Pop en forme.

Si l'on a appelé cette musique psychobilly, ça n'est pas pour rien. Ces gars-là (et ces filles) étaient dingues. Que Lux Interior, le chanteur, soit mort en Janvier 2011 et pas plus tôt relève du miracle. Des déglingués comme lui et Jeffrey Lee Pierce (du Gun Club) étaient voués à une existence intense et à une fin tragique. Il a du accumuler un sacré karma pour survivre aux années 80, lorsqu'il ressemblait à ça :


(Vous pouvez retrouver cette interprétation rocambolesque de Tear it up sur la VHS - jusqu'ici pas rééditée sur support DVD, en tout cas pas à ma connaissance, "Urgh! A music war, publiée en 1981)

Ça n'est pas le cas pour tous les représentants du psychobilly mais les Cramps, s'ils ont publié quelques supers disques (et parmi eux les "Songs the Lord taught us", en 1979, dont provient Tear it up), étaient avant tout un groupe qu'il faut voir pour apprécier, leurs enregistrements ne donnant pas une idée suffisamment fidèle de l'énergie dépensée sur scène. Se contenter des pochettes (pourtant toutes d'un goût plus que douteux et donc foutrement nécessaires, le genre que vous pouvez sélectionner en aveugle et offrir à votre petit neveu pour ses 9 ans, histoire de forger son caractère et de vous mettre votre belle-sœur à dos) des disques plutôt que d'admirer les côtes et le bassin de Lux Interior ou les poses lascives et le charme mortuaire vulgos de Poison Ivy en action, c'est tout de même se priver de l'un des plus vivaces mioches du rock'n roll à avoir foulé du pied les années 80.


Joe Gonzalez

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