Après la mort de Cobain, et même avant, le punk rock (celui-là même qui avait inspiré l'indie rock de Sebadoh, Pixies et consorts puis le grunge) avait été digéré et accepté comme autre chose qu'une sous-culture marginale pour losers. Merci Cobain. Du coup, comme n'importe quel autre genre musical extrême ou intense, il en est apparu une version tous publics, édulcorée et dénuée de fonds, conçue pour plaire aux masses mais sans pour autant attiser quelque soulèvement populaire ou idéologique, un punk sans danger, de la... pop. Ce genre de musique a porté des tas de noms : rock alternatif (alt rock), college rock (car il était massivement passé par les radios universitaires américaines), post-grunge, pop punk, etc. Vous connaissez certains de ses représentants les plus fameux, de Weezer à Green Day en passant par Blink 182, Foo Fighters ou Nada Surf. Mais connaissez-vous les Presidents of the United States of America ?(Question qualité d'image, Youtube n'est pas toujours MTV)
Ou en tout cas, vous en souveniez-vous ? J'ai l'impression que pas mal des types de ma génération ont eu affaire à un moment ou un autre avec PUSA (acronyme laid mais pratique) qui, malgré leur statut d'outsiders (pas aussi gros que Weezer mais pas non plus assez underground pour s'attirer la sympathie des hipsters) et leur provenance (être de Seattle en 1995, c'était souffrir de la comparaison avec Nirvana, voire Pearl Jam et environ 25 autres groupes de suiveurs), a réussi à se faire un petite place au soleil le temps de deux albums plutôt réussis. On les vit sur le plateau de Nulle Part Ailleurs, on regarda leurs clips sur MTV, etc. Et puis le pop punk, même quand il parvient à ne pas s'empêtrer dans la vulgarité ou la vulgarisation, ça va un moment, et il faut l'avouer, personne n'en a plus rien à eu à faire de ce groupe après leur deuxième LP. Ce matin, rappelons-nous du premier, avec un single à son image : naïf, enthousiaste et inoffensif. Donc foutrement efficace.
Joe Gonzalez
Joe Gonzalez
Ce matin, j'ai à nouveau douze ans.
RépondreSupprimerJe connaissais même pas ce groupe....
RépondreSupprimerJ'étais ultra fan des deux premiers albums. Surtout du premier. C'était du vrai songwriting absurde, inspiré et jouissif. L'influence de Morphine s'y retrouve par exemple (d'ailleurs feu Mark Sandman a contribué à un titre sur le second opus). Bon, je dis ça, mais je ne les ai pas écouté depuis au moins une décennie.
RépondreSupprimerBien joué d'avoir ressorti ce tube Joe :)
RépondreSupprimermx > Je ne connais pas du tout Morphine, tu peux m'en parler ?
RépondreSupprimerMorphine c'est un trio américain des 90's, emmené par Mark Sandman à la basse et au chant. En gros, pour moi, ça s'assimile à une sorte d'Americana empruntant aux mélodies jazz classiques américaines mais aussi au blues tant par les sonorités que par la décontraction. C'est typiquement un groupe que t'imagines dans un club américain paumé. Le son du groupe est assez unique, sax (en tous genres: baryton, tenor, etc.) + batterie + basse à deux cordes jouée au slide la plupart du temps (comme le mec de TPOTUSOA, justement)... Bref, c'est pas toujours fantastique, mais il y a de bonnes choses si tu es d'humeur. Mon préféré est leur avant dernier : Like Swimming. Mark Sandman est mort sur scène lors d'un concert à Rome en 1999.
RépondreSupprimerC'est bien cool Morphine. Et tu décris ça très bien mx.
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