En moins d'un an, avec trois EP's et un premier album (dont il est question ici), James Blake (21 ans) est devenu l'une des figures incontournables d'une scène encore pourtant méconnue, à savoir le dubstep britannique. Une place de choix dans le top 50 2010 de Pitchfork ainsi qu'un live à la BBC auront permis au jeune londonien de voir briller sa sombre musique sous les feux des médias. C'est un fait, James Blake est un marchand d'émotion et Dieu sait que les médias et la blogosphère aiment ça. En caressant ses basses et frappant ses beats, il crée des remous dans le liquide cérébro-spinal de ses auditeurs et fait l'unanimité en proposant une musique sensible mais qui ne sombre pourtant jamais dans un pathos surenchéri et édulcoré.
Il y a quatre mois, cette vidéo promo du premier single de l'album, explosait sur internet. Les retombées étaient telles que la médiasphère s'empressa d'adopter ce jeune musicien. L'engouement autour de Limit To Your Love (une cover de Feist) était vif, l'écoute adhésive et l'image envoutante. Seulement voilà, cette chanson n'est pas un one shot, encore moins un tube éphémère : ce morceau révèle un talent dont l'album regorge.
Ce qui est exposé avec James Blake, c'est un clair obscur sonique qui allie à des sentiments souvent noirs une couleur plus vive, douce. Limit To You Love en est d'ailleurs le manifeste le plus flagrant. La chanson s'écoute sur deux niveaux : l'un, incarné par cette basse hypnotique, très sombre ; l'autre, personnifié par le piano et la voix, beaucoup plus haut et lumineux. Ce clair obscur ouvre à des émotions qui se disputent et se lient, une schizophrénie délicieuse.
(Whilelms scream)
Si l'on peut le ranger aux côtés des Burial, Scuba, voire Shed, James Blake fait figure d'artiste relativement à part dans le milieu du dubstep. Il balance entre une musique complexe (cette dualité qui ne convaincra pas tout le monde si facilement) et des sonorités très accessibles : le piano et la voix donnant des teintes plus humaines (limite soul) que la froideur des halls sonores de Burial, par exemple. Certains (les puristes) choisiront de voir ce crossover comme une opportuniste tentative de créer un dubstep putassier paré pour les charts, mais il n'est pas nécessaire d'envisager "James Blake" dans le strict cadre d'un genre musical auquel il n'appartient, finalement, pas beaucoup. Cet album, finement composé, original, et qui amènera peut-être justement un plus large public vers un genre musical encore obscur, parvient à offrir à la fois de l'émotion et de la réflexion, chose de plus en plus rare en musique et c'est aussi pourquoi c'est un très bon album.
Julien Masure
J'ai écouté cet album viteuf ça m'a laissé une impression plutôt bonne, votre article m'invite à le réécouter plus attentivement.
RépondreSupprimerPas tellement convaincu pour rester poli.
RépondreSupprimervachement putassier james blake ahahah. blague de l'année les gars. et il n'y a rien de dubstep dans cet album.
RépondreSupprimerPas faux, même si bon il y a encore de dubstep qui traine dans les coins, certes si peu. Perso cet album me déprime parce que j'y vois la folk-isation d'un style et que ca devient super chiant comme musique >_>.
RépondreSupprimerLe pire c'est que ca a l'air de super bien marcher, preuve en est (s'il le fallait) que si tu ponds pas de la chanson classique avec un type qui chante dessus les gens n'en ont rien à foutre. Et c'est toujours aussi triste.
"Si l'on peut le ranger aux côtés des Burial, Scuba, voire Shed" :s ... esseyez un minimum de savoir de quoi vous parlez...
RépondreSupprimerAlors je te renvoie la balle : essaie un minimum d'expliquer de quoi tu parles quand tu critiques, sinon ça n'a aucun sens.
RépondreSupprimerLe premier anonyme était un autre anonyme, mais je vais dans son sens. D'une, ce qu'il y a de putassier dans le dubstep aujourd'hui c'est à la fois tous ces tubes pour kids ultra violents et dégueux (genre Borgore, Bar9, Skrillex...) et les grosses production mainstream(cf Magnetic Man). Ensuite, Shed ne fait pas de dubstep mais de la techno, Burial (le maitre) fait un son trop hors norme pour pour être ranger auprès de qui que ce soit, et enfin Scuba (et tout son label Hotflush) fait plus dans un dubstep orienté techno/garage. Il aurait plus fallu le rapprocher à un groupe comme Mount Kimbie.
RépondreSupprimerAlors oui, vous pouvez bien donner votre avis sur cet album, que je trouve moi aussi "finement composé, original" et assez bon au final. Mais au lieu décrire ce genre d'énormités, il aurait été plus pertinent de montrer que toute la hype/buzz qu'il y a eu autour de James Blake(raison pour laquelle vous en parlez) a surement dénaturé son son et ses productions (cf ces premiers ep).