Imaginons que vous soyez en plein milieu d’un rêve où se mêlent sable fin, chaleur de plomb et végétation luxuriante - bref, un petit coin de paradis quelque part en Asie méridionale - quand le réveil se déclenche, vous rappelant brutalement à la morosité de l’hiver continental. Pour remédier à cette désagréable sensation de solitude post-onirique, j’ai opté pour une solution radicale : une bonne dose de pop-funk thaïlandaise.
Après plusieurs compilations sorties chez Sublime Frequencies et Soundway, c’est au tour du label britannique Finders Keepers de mettre la Thaïlande à l’honneur. Compilée par le globe trotter Chris Menist, "Thai ? Dai ! The Heavier Side of the Luk Thung Underground" offre une sélection de morceaux oubliés étonnement groovy dans le style Luk Thung (autrement dit "chansons des champs"), véritable melting-pot d’influences en tout genre que l’on redécouvre aujourd’hui grâce à quelques acharnés, déterminés à fouiller les bacs de 45T poussiéreux des magasins de musique de Bangkok pour retracer le portrait d’une époque. Car dans les années 60-70, l’intervention américaine au Vietnam s’est faite sentir jusque sur les ondes, via lesquelles le psychédélisme de Jimi Hendrix, Santana et les Stones a fait des émules bien au delà des frontières.
Bien qu’elle soit solide de bout en bout, l’un des bijoux de cette compilation reste pour moi Jai Ten de la chanteuse Riem Daranoi. Portée par des cuivres massifs et des claviers acides, le morceau est un assaut rythmique dont le charme réside dans le contraste apporté par le chant à la fois doux et éraillé de Riem. Un peu à la manière d’un Egyptian Shumba, Jai Ten est une sorte d’anomalie pop qui fait souffler comme un air de folie douce.
Et après avoir écouté (ce que j’imagine être) la version originale de Jai Ten, pourquoi ne pas jeter un coup d’œil au splendide remix "dance" dans un style Massacre à la tronçonneuse pailletée par Pim C4… option karaoke en prime :
Nina Strebelle
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