C'est entendu.

mardi 22 février 2011

[Réveille-matin] Leonard Cohen - One of Us Cannot Be Wrong

Il n'y a pas si longtemps, j'ai dit du mal de papy Cohen. Je m'en excuse.

Oh et puis non. Leonard Cohen a tellement déçu. Tomber dans la variète ricaine aux cotés de mecs comme le bien mal nommé Neil Diamond après avoir écrit les plus belles chansons du monde et les avoir interprétées avec tellement de retenue, c'est impardonnable. Il ne devrait même plus avoir le droit de les massacrer comme il le fait aujourd'hui. Il devrait y avoir une exception au droit d'auteur (*) pour les artistes indignes de leur passé.



Car en 1967, la vie était peut-être très moche pour Léo avec sa tête bizarre de déjà vieux, mais il savait y faire pour émouvoir son monde, le bougre. Je n'apprendrai rien à personne en disant que "Songs of Leonard Cohen" contient plus de pépites que les chicos de Yeezy. Joe avait déjà relevé que de cet album on ne retient trop souvent que Suzanne, magnifique chanson certes, mais Master Song, The Stranger Song, So Long Marianne méritent tout autant d'être prises et reprises dans tous les sens.

Et puis il y a le morceau final, One of Us Cannot Be Wrong. Je précise que c'est le morceau final car ces crétins de Columbia ont cru bon de rajouter des chansons sur l'album dans la réédition de 2007. Sérieux, bande de bâtards consanguins, touchez-vous, mais ne touchez pas aux albums. La chanson cultive la même atmosphère que les précédentes (rappel : de la mélancolie en barre), mais tandis qu'elle se termine, on plonge subitement dans le sordide avec d'un coté, un sifflement mal assuré, et de l'autre, Leonard Cohen qui rompt avec le chant apaisé qu'il a délivré tout au long du disque et se met à brailler la mélodie, d'abord comme un enfant puni dans sa chambre, puis comme un malade mental coincé dans sa camisole. Alors on fait comme le fade out prématuré : pendant que Leonard sombre dans la folie, on prend calmement ses affaires, et discrètement, mais d'un pas sûr, on se dirige vers la porte de sortie.


Joseph Karloff


(*) : Oui je sais que c'est le droit français et que ça ne s'appliquerait donc pas à Cohen qui est né au Canada, ce pays bâtard sans foi ni loi ni sens du ridicule.

4 commentaires:

  1. "Artistes indignes de leur passé ?"

    Tu as vu la derniere tournée de Cohen pour affirmer un truc pareil ?

    Qu'il ait fait des choix discutables par le passé, pourquoi pas, mais je ne pense pas qu'il faille généraliser ainsi. Rares sont les artistes qui ont fait une entrée aussi fulgurante dans mon Top 5 des meilleurs concerts qui incluent quand meme Pink Floyd, Metallica, Police etc...

    Par contre je suis tout a fait d'accord avec toi sur l'album, c'est une merveille et Suzanne en serait limite celle que j'aime le moins !

    RépondreSupprimer
  2. http://www.youtube.com/watch?v=arahJIlO2iU

    Alt-country ou pub pour Nescafé ?

    RépondreSupprimer
  3. J'ai assisté a cette tournée, il y a des choses qui ne se transmettent pas sur un bootleg filmé avec un téléphone ;)

    RépondreSupprimer
  4. ... et qui ne se transmettent pas non plus à moins d'être fan en dépit d'une succession d'albums toujours plus transparents qui n'ont dû leur existence qu'à cause des troisièmes tiers que Leonard n'arrivait régulièrement pas à payer.

    RépondreSupprimer