C'est entendu.

dimanche 21 novembre 2010

[They Live] Tindersticks, The Two à l'Epicerie Moderne

Parfois, on a envie d'être gentil avec les enfants de stars. De leur accorder le bénéfice du doute. De se dire que leur présence sur scène n'est pas simplement due à l'influence de papa maman. Qu'ils ont un vrai talent. C'est vrai quoi, à la radio, à la télé, il suffit qu'un journaliste glisse dans sa chronique le nom d'un parent célèbre pour automatiquement insinuer que le rejeton dont il parle n'est pas là que par la grâce de son timbre vocal et la qualité de ses compositions. Eh bien je dis non. Refusons l'injustice de ces raccourcis honteux. Regardez Ours : il fait pas pire que son père. Regardez Izia : pareil. Regardez David Hallyday, au moins, pendant ce temps-là, vous ne l'écoutez pas.


(Everyday)

Maintenant que c'est dit, on peut en toute sérénité affirmer que The Two, duo champion de la discipline (Jean-Michel Jarre et Charlotte Rampling pour l'un, Philippe Starck pour l'autre, un honorable 3 sur 4), sont très mauvais. Une pop folk qui pourrait rester gentille si elle n'était pas immédiatement sabotée par le son et le jeu de guitare du fils Jarre. On savait qu'il y avait un revival 80's pour les synthés, lui nous ressort pendant ses solos un vieux son de guitare acoustique de bluesman de kermesse, ringard au possible. A l'écouter, on se dit que c'était pas Stockhaüsen tous les jours sur la platine des Jarre. Sur le plan vocal, il n'est pas mauvais mais en fait des tonnes dans le genre geignard ; tandis que la fille Starck a un registre plus gainsbourgien (Charlotte, bien sur) et manipule des pads sans conséquence puisqu'ils sont pratiquement absents du mix. L'apothéose du concert sera atteinte avec la reprise de They Don't Care About Us de Michael Jackson. Ces deux-là devraient boire davantage, comme tous les vrais artistes.


(Falling Down a Mountain)

Attention, je ne dis pas que le chanteur de Tindersticks boit. Je dis juste qu'il a beaucoup de talent (*) ; malgré cela, on pouvait quand même se demander comment le groupe, qui n'a rien sorti d'intéressant depuis bientôt dix ans, allait pouvoir convaincre sur scène. Ouvrant le concert par Falling Down A Mountain, la seule bonne chanson de leur dernier album, Tindersticks se reposera surtout, comme en studio, sur la voix si singulière de son chanteur Stuart A. Staples, gorgée d'émotion pour les uns et insupportable gémissement pour les autres. Aussi instable et mal à l'aise qu'il puisse paraitre, paradoxalement, c'est lui qui porte le concert, toujours impeccable dans son interprétation, tandis que les autres musiciens font le job, et le font bien. Il y a des longueurs, bien sûr, des chansons un peu bateau, c'est Tindersticks quoi, et en 2010 qui plus est. Mais tout cela transpire l'honnêteté, on ne sent pas de pose chez eux, pas comme chez un autre groupe assez proche, étrillé sur C'est Entendu il y a peu.


Joseph Karloff


(*) Et aussi l'air d'être une sacrée poivrasse.

6 commentaires:

  1. Tindersticks proche de the national ? Mouuuais... On est par contre bien d'accord sur le reste!

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  2. J'étais à ce concert, et personnellement, ce qui m'a frappé, c'est la classe de leur son, chose à laquelle je ne m'attendais absolument pas, et franchement, ça a réellement pesé dans la balance...
    Le meilleur morceau de la soirée pour moi fut le seul non issu d'un album des Tindersticks mais d'un album de Staples, "Marseilles Sunshine"...

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  3. Anonyme : Le second semble très influencé par le premier, du moins à mes oreilles. Les deux ont un chanteur à la voix grave, une approche assez similaire du rock et peuvent paraître assez ternes au premier abord.

    Mx : Le son était excellent c'est vrai, mais c'est presque banal s'agissant de l'Epicerie Moderne, souvent irréprochable de ce coté-là.

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  4. Joseph K : hmmmm, oui c'est plutôt vrai pour les groupes les plus softs, parce que pour les groupes plus lourds, ça fonctionne beaucoup moins bien... Mais je parlais de LEUR son à eux plus spécifiquement, que je dissocie du son général...
    Nous avons donc du nous croiser un bon paquet de fois quand j'y pense...

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  5. Mx : Jamais vu de groupe bourrin là-bas. C'est pas toi qui mangeait des chips dans mes oreilles pendant le concert j'espère. Non parce que j'ai failli me faire taper par un type à qui je demandais de la fermer. Me faire taper. A un concert de TINDERSTICKS. Merde alors.

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  6. Ah ahahaha non ce n'est pas moi, il n'y a pas plus intolérant que moi pendant les concerts, je vis souvent la présence des autres comme une agression. C'est pour ça que je préfère faire des concerts qu'aller en voir certainement ehehe...

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