Alina Orlova s'inscrit dans la lignée des pianistes de combat façon Regina Spektor ou Amanda Palmer, à ceci près qu'au contraire de ses consœurs, elle a commencé sa carrière sans passer par la case "chouette album", et fait directement de la pop au piano gentiment chiante que Télérama a dû adorer, avec en plus une touche de folklore slave qui la fait passer pour une artiste originale.
(Lijo)
Autant dire que je ne m'attendais à rien de particulier, et ce fut une bonne surprise : Alina Orlova a une très belle voix, est une VRAIE BUCHERONNE au piano (j'adore), et malgré une tendance à chougner/pigner/soupirer entre chaque morceau afin de bien nous faire comprendre combien ça la travaille de nous jouer des chansons aussi personnelles, il se passe vraiment un truc. Elle est en solo, pas de violons lituaniens à l'horizon pour nous faire pleurer, pas d'arrangements superflus, rien qu'elle et son piano, et c'est à ça que devraient ressembler ses albums.
Scout, Scout, Scout. Tu es mimi tout plein. Tu es rigolote. Tu es insolente. Tu as une voix très touchante. Mais TU ES SUR SCÈNE, BORDEL. Les gens devant toi ne sont pas tes amis passés se faire offrir l'apéro : ils ont payé pour te voir jouer. Alors bien sûr, ça a un coté sympa, cette sensation d'assister à une répète de Scout Niblett, c'est cool, relax, décontracté, on a l'impression d'être trop potes avec toi quand tu nous demandes des "requests" dès le deuxième morceau, c'est trop d'honneur. Mais on peut aussi le prendre autrement et se demander si tu ne te fous pas un peu de nous, Scout. Parce que ton interlude de quinze minutes à la batterie, à chanter We Are The World et d'autres impros misérables, il m'a paru interminable, comme toujours quand on est embarrassé par ce qui se passe sur scène.
(Hot To Death)
Et pourtant, je te pardonne ce travers, Scout. Parce que tu es vraiment unique. Tu as beau, au premier abord, inévitablement rappeler les débuts de Cat Power, PJ Harvey, Shannon Wright, on sent rapidement que tu as quelque chose de spécial : une capacité à faire tenir debout les compositions les plus bancales du monde. C'est simple, à chaque intro on se dit "Mais que va-t-elle faire avec ça ? Il se termine quand le riff ? C'est autorisé d'enchainer ces notes-là ?" et puis la minute d'après, tout prend sens et on est ébloui.
Et puis ton pote batteur, Scout, il est génial. Gé-nial. Prends-en soin.
Bien à toi,
Joseph Karloff
Je profite de la publication pour me relire : quand je parle de chouette album s'agissant d'Amanda Palmer, je pense au premier Dresden Dolls et pas à ses albums solo poussifs au mieux.
RépondreSupprimerExcellent Scout Niblett en concert, un des concerts les plus intenses que j'ai pu voir cette année. Ok le personnage y est pour beaucoup, mais franchement on a son lot de frissons. Donc à mon avis, on est loin du foutage de gueule.
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