C'est entendu.

mercredi 27 octobre 2010

[Nuit Blanche] Julian Cope - Pulsar

Il y a déjà un mois de cela pendant que mes potes respectaient la tradition en s’envoyant leur dose de Jupiler à la braderie de Lille (100 kilomètres d’étals de Wazemmes à Tourcoing) je passais mon dimanche à la plus modeste brocante St-Henri du Creusot (600 mètres de présentoirs de l’église à la rue Félix Martin). Entre les machines à coudre éparses et les miroirs brisés, un unique stand de vinyles. Dont un exemplaire promotionnel d’Eve’s Volcano (covered in sin) de Julian Cope.

Jusqu’alors et comme beaucoup je ne connaissais de lui que sa réputation de taré sympathique et amateur éclairé de krautrock (Julian est l’auteur du seul ouvrage paru à ma connaissance sur ce courant musical fort prisé par chez nous), des références solides pour justifier un achat aveugle. Et puis le 33 tours était pratiquement offert sous condition de l’achat simultané d’un album des Smiths. Face A : Eve’s Volcano* & Most beautiful child, pop obsolète et entêtante. Face B : Pulsar live.



J’ai toujours été porté à conchier les 80’s mais ça ! Impossible à définir en dehors du dénominateur "pop", celle de l’époque mais malsaine, dégénérée. Une capacité terrifiante à pervertir la plus innocente mélodie. Julian démarre seul de sa voix abrupte et barrée, on voudrait dire proto punk – sorte d’Iggy sous mescaline – si tout ça n’était pas sorti en 1987. Suit un riff primaire et une cathédrale de sons mielleux en entracte, mais du sucre en ébullition. Le morceau serait presque enjoué si ce n’était pas Cope. Break à 1:20 on pense avoir pigé le truc mais non, bien sûr que non. La guitare se fait soudain claire, la rythmique s’estompe et Julian désormais susurre au milieu d’un océan d’arrangements mièvres : "yeah i stand, i'm waiting a (our ?) love in command". Quatre fois. Silence et ça reprend, Julian crache ses dernières paroles.
Au delà de ce seul morceau "Saint Julian" représente les eighties dans ce qu’elles ont de meilleur : la décadence.

Pulsar n’est pas forcement la piste la plus représentative de l’album ni même la meilleure mais sa force et sa folie en font dans un premier temps oublier le reste. Qui plus est cette rubrique s’intitule Nuit Blanche et la sentence initiale - "i’ve been awake too long and i’m wondering why" – doit sans doute trouver un écho parmi ceux d’entre vous qui reprennent le travail au matin après leur ivresse nocturne. On se trouve les justifications qu’on peut.


Arthur Graffard


(*) : Cette version étoffée de Eve’s Volcano n’est pas présente sur l’album et je suis incapable de vous dire où Youtube a bien pu trouver "The Followers of Saint Julian" dont elle est issue. Gloire à la vidéo à la demande.

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