Nat Baldwin est un artiste que j'admire tout particulièrement. Ceux d'entre-vous qui ont su garder les oreilles ouvertes l'année passée connaissent déjà Nat Baldwin. Il n'est autre que le bassiste des Dirty Projectors et officiait sur le génial "Bitte Orca".
Mais limiter Nat à sa seule collaboration avec le groupe de Dave Longstreth serait bien réducteur (même si le fait de jouer aux cotés de la superbe Angel Dradoorian n'est pas rien) . Depuis maintenant cinq ans il sème albums, EP et collaborations (avec entre autres le groupe de math rock ultra expérimental Extra Life) qui passent malheureusement trop souvent inaperçus. C'est de "Most Valuable Player" (2008), son deuxième opus, qu'est issue le magnifique One, Two, Three, qui va vous donner envie d'enlacer avec érotisme la première personne que vous croiserez ce matin.
La contrebasse est, sans aucun doute, l'instrument sensuel par excellence. Sa forme, tout d'abord, n'est pas sans évoquer les courbes qui donnent aux femmes cette beauté sans pareille. Mais c'est surtout de la danse entre les cordes et l'archet que se dégage ce son chaud, doux, rond, parfumé. Sur One Two Three, Nat baldwin frotte ses quatre cordes comme on aime caresser une femme. La mélodie y est enivrante et hypnotique, le glissement de l'archet y est simple et léger. Et c'est dans le plus bel élan aphrodisiaque qu'il pose, sur ces entrelacements amoureux, les murmures de sa voix de tête. Durant cet hymne érotique, les voix de Nat et de sa contrebasse s'entre-mêlent pour finalement se confondre. Les refrains y sont simplement les coïts entre un homme et son instrument les plus splendides qu'il nous fut donné d'entendre ces dernières années. Amour sans retenue, amour sans gène, on ne peut être qu'en admiration face à tant de beauté.
Julien Masure
Julien Masure
A mon goût l'idée est beaucoup plus belle que le morceau. Pour le dire autrement, la chanson est extrêmement loin d'être à la hauteur de ce que l'article laisse imaginer.
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