C'est entendu.

mercredi 31 mars 2010

[Réveille Matin] Public Image Ltd. - Public Image

Bon, on vous l'avoue, même si ça nous arrive d'en parler de temps en temps, le punk c'est pas vraiment notre truc. C'est vrai, quand on met de côté le vernis dont certains ont enduit l'année 1977 en la considérant comme un nouvel an zéro, on se demande franchement si derrière le coup de pied au cul annoncé, il y a de vraies idées ou seulement une musique un brin passéiste qui cherche à se faire passer pour ce qu'elle n'est pas. Parlons franchement, "Nevermind the Bollocks," qu'on ne présente plus, c'est sympathique et il y a quelques bons morceaux gueulards à la production un peu lisse, mais c'est quand même difficile à s'enfiler en entier sans aspirine non ? Heureusement, pour tous ceux qui pensent que la voix baveuse et geignarde de Johnny Rotten méritait mieux que ça, ce dernier a eu la bonne idée de se rendre compte que le punk sentait déjà mauvais et de saborder son propre groupe tout en envoyant balader leur manager Malcolm McLaren. Entouré de deux amis animés par une passion commune pour le reggae et par le projet un peu cinglé d'un groupe en forme de SARL et dont il se faisait déjà une idée bien précise du son, Rotten redevenu John Lydon fonde alors Public Image Ltd.



(Public Image Ltd. - Public Image)


Même si on met d'ordinaire plus en avant le second album du groupe, "Metal Box," qui correspond davantage au projet initial de Lydon (ce qui le rend du même coup très difficile d'accès), le premier album éponyme qui sort en 1978 est une tentative réussie d'emmener plus loin le punk. En réalité, l'album sonne parfois comme le punk aurait toujours dû sonner, et c'est flagrant sur le morceau Public Image, moment de bravoure rageur mais lumineux porté par un riff de basse minimaliste joué sur des cordes distendues. La guitare brillante de Keith Levene, loin des textures tranchantes et dissonantes qui feront plus tard le style du groupe, semble occuper tout l'espace sonore et s'élève peu à peu en mélodies pures et euphorisantes, alors même que Lydon hurle sa paranoïa comme un possédé ("The public image belongs to me/It's my entrance, my own creation, my grand finale, my goodbye") avant d'envoyer tout balancer d'un coup sec une dernière fois dans ce qui sonne comme un adieu à son personnage incontrôlable de Johnny Rotten.


Thelonius.

9 commentaires:

  1. C'est vrai Thelo le Pistols est une arnaque que j'ai jamais vraiment bien compris, en revanche le First issue est une merveille indescriptible.

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  2. Je suis d'accord sur tout. Le punk façon "sex pistols", c'est n'est que du hard-rock joué par des idiots quand même, c'est lourdingue. Alors que "First Issue", oh oh, bon sang, quel chef d'oeuvre, je le préfère même à la metal box que je trouve trop longue. Ça groove, c'est poisseux, ça hurle "and i wish i could die" pendant 9 minutes : c'est du punk quoi.

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  3. Deux remarques:
    1) les premiers albums des Ramones sont excellents.
    2)"mais c'est quand même difficile à s'enfiler en entier sans aspirine non ?" Il existe des albums fabuleux difficiles à s'enfiler sans aspirine, certains sont mêmes chroniqués sur ce site.

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  4. fini les joueuses de harpe !

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  5. Tesla : Pour la remarque n°2, je suis d'accord. Même si je pense que c'était plus une figure de style de la part de Théophile, c'est vrai que "Peu importe les couilles" est tout a fait écoutable en entier. C'est juste... pas très interessant...

    Pour la remarque n°1, sachant que pour moi les Ramones sont parmi les groupes les plus insipides de tout les temps, je suis pas d'accord ahah, mais bon, c'est surtout le genre qui m'ennuie je pense.

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  6. "Le punk façon "sex pistols", c'est n'est que du hard-rock joué par des idiots quand même"

    Qu'est-ce qu'il ne faut pas lire ahah.

    Il y a quand même une énergie et une urgence tout à fait différente du hard-rock au sens large (de AC/DC et Led Zeppelin qui sont déjà bien différents d'ailleurs), sans parler de la politique punk qu'on peut difficilement séparer de la musique. D'autant plus qu'il y a des albums proprement géniaux dans le genre : le premier Wire par exemple, je crois que c'est du véritable punk. Certes c'est sûrement de l'art punk ou un truc comme n'empêche que ce n'est clairement pas encore du post-punk et que c'est génial.

    Là où je suis d'accord, c'est qu'il n'y a pas énormément d'albums punk qui se tiennent de bout en bout. Par contre des singles géniaux, il y en a un paquet des Sex Pistols aux Ramones.

    Enfin bref, j'adore Public Image donc tout va bien. Mais il y a souvent des groupes pas forcément sophistiqués défendus ici, donc je ne vois pas trop le problème du côté primaire des punks !

    Duck.

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  7. fini les joueuses de harpe !

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  8. Oh punaise la vanne x 2 ahah!

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  9. J'avoue que moi aussi, je préfère First Issue à Metal Box... Mais chuuut! :P

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