C'est entendu.

jeudi 18 février 2010

[Réveille Matin] One Ring Zero - The Ghost of Rita Gonzalo

Bonjour à tous ! Ce matin on tape dans la thématique des rencontres hautement improbables : tout d'abord celle d'un joueur de thérémine, cet instrument électronique pionnier aux sonorités de série-b inter-galactique (et dont on joue en bougeant les mains autour d'une antenne) et d'un réparateur d'accordéon et d'harmonica. Liés par leur passion commune pour le claviola, un autre instrument tordu dérivé du mélodica et ressemblant à s'y méprendre à un cygne passé sous un poids lourd, ils fondent le groupe One Ring Zero et en 2004, après cinq ans d'existence et sans vraiment avoir réussi à faire parler d'eux, ils y vont au culot et demandent à des auteurs anglophones qu'ils aiment bien de leur écrire des textes, comme ça, sur le sujet de leur choix, avec lesquels le groupe se débrouillerait. Et non seulement tous acceptent, mais parmi ces 17 (!) auteurs on trouve tout de même Paul Auster ou Margaret Atwood qui se sont prêtés au jeu sans problème et offrirent à ce duo, devenu quatuor depuis, une sacrée promotion.


(One Ring Zero - The Ghost of Rita Gonzalo)

Au final, cette collaboration donne naissance à "As Smart As We Are" (paru en France sous le nom de "New York Spleen" chez Naïve, allez savoir pourquoi), album un peu bordélique où se côtoient des ambiances de musique yiddish, de cabaret et même de country avec toujours un fond d'indie pop parfois tristoune mais pleine de sons rigolos. Le morceau de ce matin, The Ghost of Rita Gonzalo, est une sorte de parade un peu déglinguée, limite mort-vivante quand débarque la grosse voix infra-basse de Michael Hearst, sur laquelle cuivres et claviolas se répondent des petites lignes mélancoliques en montagne russe. Tout semble sans cesse à deux doigts de s'écrouler, comme ce thérémine tremblotant ou ces harmonies coulantes sur les paroles géniales de l'écrivain Dave Eggers ("People drive cars alone / Most people are alone when they drive / They sing when they drive / Because they're alone with their hands"), et au final le morceau tient debout tant bien que mal jusqu'à s'éloigner lentement dans un fade out qui fout le cafard.


Thelonius.

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