"Three idiots creating a masterpiece". Oui, aujourd'hui, il est grand temps de se demander si certaines franches réussites ne sont pas surtout de belles impostures. Vous n'avez jamais pensé à propos d'un morceau, d'un album, d'un groupe, qu'il ne s'agissait peut-être que de quelques types lambda qui, en tâtonnant un peu au hasard sans trop se poser de questions, arrivaient miraculeusement à créer quelque chose de forcément un peu particulier, mais avec des fulgurances de génie ? Et bien c'est ce que j'ai pensé la première fois que j'ai écouté les Beastie Boys et je vous avoue que ce doute ne m'a jamais quitté. Et ce titre du magazine Rolling Stone pour la sortie de leur premier album "Licensed to Ill", celui-là même que j'ai placé au tout début de mon article pour t'appâter, toi, lecteur, me trotte dans le crâne à chaque écoute de n'importe quel tube du groupe.
Parce qu'au fond, ces trois gaillards sont-ils autre chose qu'une bande de branleurs bien régressifs qui rappent à défaut d'avoir autre chose à foutre de leurs journées ? Il ne faut pas s'y tromper, les "B-Boys" sont seulement trois blancs-becs qui se rêvent en gangsta, et quand ils sortent "(You Gotta) Fight For Your Right (To Party!)" en 1986, avec son gros riff hard rock débile, son esprit adolescent attardé, sa baston de tartes à la crème, Public Enemy répond l'année suivante "Party For Your Right To Fight" et les choses sont bien claires pour tout le monde. Alors est-ce bien parce que les Beastie Boys viennent du punk qu'ils abordent le hip-hop de manière aussi décomplexée et désinvolte, prêts à faire résonner leurs geignements nasillards remplis à ras-bord de références à la pop culture sur des kilo-tonnes de samples allant de Pink Floyd à Kool & the Gang en passant par Bernard Herrmann (jusqu'à les organiser en constructions thématiques, en témoigne le Beatlemaniaque "Sound of Science") ?
Si "Paul's Boutique", leur second album, est encore une fois trop long et inégal, il n'empêche que ses plus grands moments paraissent insurpassables tant ils sont urgents, enchaînent les grosses blagues crachées à trois sur des instrus qui tout en ne tenant pas à grand chose surprennent à chaque mesure et possèdent un sens du groove dément.
Thelonius.
yo Im back yeah !
RépondreSupprimerjuste un truc...
RépondreSupprimerle premier album, dont est tiré "Johnny Ryall", ce n'est pas "Ill communication" (4e LP) mais "Licensed ti Ill"...
Ah oui, pardon, c'est une faute d'inattention, mais aussi faut dire que leurs maudits titres d'albums se ressemblent.
RépondreSupprimerPar contre Johnny Ryall n'est tiré d'aucun des deux, mais bien de Paul's Boutique !
ouhou..shame on me..
RépondreSupprimer(ça m'apprendra à faire mon malin)