C'est entendu.

mercredi 16 décembre 2009

[Réveille Matin] Abner Jay - I'm So Depressed

Grosse ambiance ce matin. Non vraiment, on se lève du bon pied là, il fait -5°C dehors, on part travailler il fait nuit et quand on rentre il fait nuit aussi, c'est presque les vacances, mais pas encore non plus, y'a les fêtes qui arrivent trop vite et pas assez vite, on est le 15 décembre quoi, et en réveille matin, en bande-son qui met la pêche, on vous balance un truc rempli d'accords mineurs qui s'appelle I'm So Depressed d'un bluesman mort dans l'anonymat en 1993.

Abner Jay, c'était un groupe à lui tout seul. Venu de l'état de Géorgie, il jouait du banjo, faisait de l'harmonica, et tapait du pied sur une grosse caisse en même temps, et il a fait des concerts de cette façon à partir des années 50. Il avait aussi des petits ossements qui lui servaient à faire des percussions en plus, des os de poulets. Il aimait dire qu'il était le dernier ménestrel du Sud. Il faisait de longs monologues durant ses concerts, à propos de tout, de la drogue, de la vie, il faisait des blagues. Il jouait des chansons populaires ou religieuses mais aussi des compositions personnelles. Il a sorti des vinyles dans les années 70 sur son propre label, Brandie Records, du nom de sa femme, qui sont passés totalement inaperçus. Et il est mort, comme ça, comme des milliers de musiciens qui passent leur vie à chanter en ne laissant quasiment rien derrière eux. Et il a fallu qu'une compilation en 2003 le déterre pour qu'on réalise qu'Abner Jay avait une poignée de chansons géniales qu'il ne fallait pas oublier. Un peu plus tôt cette année, une autre compilation - True Story Of Abner Jay - est sortie en vinyle chez Mississippi Records. Le premier vinyle d'Abner depuis les années 70...

I'm So Depressed, c'est son morceau le plus poignant, le plus simple et déchirant, sur lequel il chante, non, il déclame une tristesse totale avec puissance, quelque part entre le blues, la country et un genre de rythmn & blues fatigué et un peu lo-fi. La batterie métronomique appuie des paroles façon blues ultime qui, de toute façon, parlent d'elles-même et sont à donner des frissons face à l'intensité de l'interprétation. Enfance pauvre, vie sans amour : "Every boy needs a girl. Every girl needs a boy. I'm a boy so full of love. I have no one to hold my hand. Tell me how long must I wonder. Tell me how long must I cry. (...) Looking back over my life, oh lord, I'm so depressed. Help me somebody, I need some rest".


En ce qui me concerne, je vais mieux qu'Abner, merci.


Emilien.

PS : vous trouverez dans le player une version du morceau jouée au banjo qui est un peu plus légère (oui enfin...) que celle que j'ai écoutée en premier lieu. Si elle est bien aussi, je vous conseille cependant de jeter un coup d'œil sur l'autre via ce lien Youtube, car elle est encore plus puissante, clairement.

4 commentaires:

  1. Merci pour cette découverte Emilien!
    J'ai écouté via Youtube et j'ai kiffé ^^

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  2. ouais j'ai pas encore fait mon choix ds les versions mais c'est du bon.

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  3. Après l'avoir écoutée sur le lecteur je vote pour la version Youtube!

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