John Lennon, au moment où les Beatles (puisqu'on en revient toujours à eux !) diversifiaient leur d'écriture musicale, disait qu'un morceau était radicalement différent selon l'instrument par lequel il avait été composé. Et les exemples ne manquent pas, regardez donc P.J. Harvey qui, avec "White Chalk" en 2007, apportait à sa musique par le biais du piano une dimension insoupçonnée qui allait bien au-delà d'une différence de son ou de jeu. Alors pensez bien que quand Joanna Newsom introduit ni vue ni connue dans la musique indépendante la harpe, on se rend compte qu'on peut avoir encore un tas de choses nouvelles à dire en musique sans forcément passer par l'expérimentation.
En 2004, le premier album de Joanna, "The Milk-Eyed Mender", exprimait déjà sur douze vignettes folk rêveuses tout le talent de la jeune femme de vingt-deux ans pour développer une imagerie miniature bricolée de bric et de broc, en jouant des sonorités de la langue et d'un chant aux accents imprévisibles, à mi-chemin entre gamine et vieillarde (ce qui lui valu de la part de quelques journaleux bas-du-front une comparaison à Björk (sic)).
Deux ans plus tard avec le monolithe "Ys", c'est tout un imaginaire foisonnant qui éclate en cinq morceaux et un peu moins d'une heure. Si elle sait s'entourer d'une dream-team hallucinante qui ressemble à un name-dropping des collaborateurs les plus stimulants possibles (Steve Albini enregistre, Van Dyke Parks arrange et le fameux Jim O'Rourke, collègue du label Drag City, mixe), la demoiselle ne chôme pas en composant de grandes fresques élégantes, à la narration parfaitement maîtrisée, et se permet même de se passer de l'intervention orchestrale de Parks, pourtant imposante, le temps d'une respiration de mi-parcours.
(Monkey & Bear)
Monkey & Bear est le meilleur exemple de cette symbiose entre les rebonds et les cahots inattendus de l'intrigue menée par la voix et la harpe de Newsom et les allers et venues sursautantes de l'orchestration à la mélancolie impalpable (aaah, cette petite trompette dans le speaker gauche !), éléments qui sans cesse se répondent sans jamais se parasiter. De quoi tomber illico presto amoureux, non ?
Thelonius.
Ah non, moi ces trucs là ça me gave !
RépondreSupprimerAh non au contraire, c'est un fameux Réveille Matin !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup Ys, je ne sais plus toujours quels moments appartiennent à quelles chansons mais c'est un bel album, carrément féérique, on n'entend pas ça tous les jours.
RépondreSupprimerA quand une semaine consacrée aux "bonnasses indé" ? :D
RépondreSupprimerAh on pourrait faire ça oui, on le note dans la boite à idées.
RépondreSupprimerY'aurait qui d'autre ? :D
RépondreSupprimerVous verrez !
RépondreSupprimerHé, mine de rien y'a déjà deux bonnasses indés citées dans ce réveille-marin.
RépondreSupprimerJoanna Newsom, bonnasse indé, ça dépend vraiment de la photo sur laquelle tu tombes. parfois, tu te dis "oh oui, tellement". parfois, tu te dis "non, retourne dans ton terrier petit lutin hideux".
RépondreSupprimerMais à part ça, Ys est un des meilleurs albums de la décennie. Et je dis pas ça parce que c'est Van Dyke Parks qui arrange, même si ça joue pas mal.
Björk tu trouves que c'est une bonnasse indé, Thélonious ?
RépondreSupprimerAh tiens, je pensais à PJ, mais Björk est plutôt mignonne quand elle ne joue pas dans des navets danois !
RépondreSupprimerBjörk > PJ, pour ma part. :)
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