Bonjour à tous ! Ce matin, pas d'archéologie dans les tréfonds soldés des disquaires indépendants à la recherche de la perle rare, on ne prend pas de risques et on se réveille en terrain connu de tous, à savoir l'Angleterre beatlemaniaque de 1966 où quatre liverpuldiens à l'accent prolo viennent d'enchaîner en trois ans six albums (qui sont bien plus que des variations peu inspirées sur les mots you, her, me et love, ce à quoi on les réduit trop souvent), deux films et un nombre titanesque de tournées. Ce qui, vous l'avouerez, n'est pas franchement le plus aéré des emplois du temps.
La musique pop commence à sentir bon l'herbe qui rend sot quand les Beatles sortent l'album de la décennie, si ce n'est du siècle. Certes "Rubber Soul" l'année précedente, en plus d'être le premier chef d'oeuvre du groupe, était déjà un sacré défi lancé à la pop, mais "Revolver" fait bien plus que poursuivre cette évolution. Véritable kaleidoscope de styles et de thèmes, on y voit le groupe jongler de manière virtuose avec tous les moyens de production mis à sa disposition afin de rendre chaque morceau inventif, riche et complet. Malgré ses influences, l'album est absolument unique quand bien même son spectre musical s'étend du rock rageur à la pop song solaire, de la fable sociale rêche à la comptine enfantine, de la ballade amoureuse au psychédélisme le plus dense.
(Got to Get You Into My Life)
Et parmi tout ce foutoir, Got to Get You Into My Life, petit tube soul pop (les labels Stax et Motown sont des inspirations revendiquées) à la production épurée, mais pourtant plein d'idées dans les nuances de la batterie métronomique de Ringo, dans les surgissements inattendus de guitares psychédéliques ou même dans la maîtrise partielle du chant de Paul. En tant que fanatique du groupe en phase terminale, pensez bien que je n'ai pas hésité quand j'ai vu débarquer les superbes éditions remasterisées qui ont fait grand foin il y a bientôt deux mois. Je vous propose donc ce tube cuivré dans sa version mono, évidemment essentielle pour les maniaques en tous genres puisque son fade out plus lent offre sept secondes de trompettes hurlantes supplémentaires.
Thelonius.
un vendredi maudit, un !
RépondreSupprimerça c'est une super chanson réveille matin, merci !
RépondreSupprimer(c'est bien aussi pour les dimanches fériés nota bene).