Jona Bechtolt est un jeune garçon que j'aime bien. Il suffit d'écouter le très réussi dernier album du duo The Blow, "Paper Television" (2005) sur lequel il s'était occupé de la programmation et des instrumentations avec brio pour s'en rendre compte. Mais avec son projet solo YACHT, y'a toujours quelque chose qui cloche : le brave garçon s'évertue à vouloir faire danser les gens à tout prix alors qu'il est meilleur quand il se décide enfin à faire des tubes qui reposent sur autre chose que des gros beats. Il sait écrire des chansons mais n'en écrit pas vraiment. C'était comme ça sur "I Believe In You Your Magic Is Real" en 2007. C'est pareil avec son récent "See Mystery Lights," un album sorti sur le label Death From Above (co-fondé par James Murphy, le cerveau de LCD Soundsystem) et enregistré avec sa petite amie Claire L. Evans - ce qui est pas forcément le meilleur truc à faire, écoutez du Paul McCartney solo pour vous en rendre compte. Et l'auditeur de devoir encore une fois faire le tri dans ces albums pour en sortir les petites pépites pop des choses affreuses sous vocoder (le côté bien, c'est qu'avec encore un album, on aura assez de bons morceaux en tout dans sa discographie pour se faire une petite compile de 10 morceaux).
Ainsi donc, naufragé de ce mini-désastre, le petit tube tout mou Psychic City, qui apparaît comme le dernier rempart pour ceux qui refusent de croire que les vacances sont finies. Rythmique très (trop?) décontractée avec des bruits de gouttes d'eau, chant de gens fatigués de ne rien faire, le tout respire le farniente estival sous une chaleur pesante, et les "Ah-ya-ya-ya" du refrain sont suffisamment pop et relâchés pour rester inexorablement dans votre tête. Au milieu de tout ça, Claire chante, ou plutôt parle toute seule au sujet de villes psychiques et de gens qui lui disent qu'ils feront un gâteau pour elle, on pige pas très bien ou elle veut en venir mais on s'en fout complètement en fait parce que dans l'ambiance ronronnante de l'ensemble, ça convient parfaitement, surtout quand elle lance "I told you your dreams would come true" et que les synthétiseurs se lancent dans des petites mélodies mignonnes vers la fin. Alors que l'été 2009 vit ses dernières heures, je ne sais pas si on peut trouver meilleure bande son à cette agonie. C'est dans le player à gauche, as usual.
Emilien
Emilien
Merci milou !
RépondreSupprimerC'était pour l'article d'après (enfin d'avant en espace, après en temps)
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