C'est entendu.

mardi 24 février 2009

[Vise un peu] Spiritualized - Songs in A&E

Les musiciens qui ont écouté les Beatles dès le berceau, et qui sont arrivés à maturité au début des années 90 en pleine période shoegaze, on en compte un certain nombre: Anton Newcombe, Noel Gallagher, et Jason Spaceman sont les trois sur lesquels je vais me concentrer aujourd'hui.
Chacun a eu sa façon de bâtir sa musique à partir de ces deux données préalables.
Gallagher a choisi d'actualiser sans se fouler les compos des sixties en leur ajoutant un son actuel, et on sait ce que ça a donné.
Newcombe a fait revivre un genre entier avec génie en l'espace de deux ans (1995 et 1996).
Jason Spaceman, lui, a d'abord exploré le son de son époque (au sein de Spacemen 3), avant de sortir des disques résolument plus pop (dont le fleuron reste le très beau Ladies and Gentlemen we are floating in space en 97), tout en gardant une sorte de mélancolie dépressive que l'on ne trouve pas chez ses deux collègues.
Après une longue attente (5 ans de puis Amazing grace), Spaceman revient donc avec un long disque pop ambitieux en ce sens que Spaceman essaie d'en faire quelque chose d'homogène, avec des interludes (les 6 "Harmony"), des titres se faisant écho (I gotta fire, Sitting on fire, Soul on fire) et deux accords majeurs (le La et le Mi, donc), en guise de moteur de composition.
On a vu pire, comme idée. Faire un album de pop entièrement basé sur le La et le Mi,c'est pas une idée à la con.C'est le genre d'idée qui aurait pu être à la base d'un album de Le Aids.

Là où Spaceman se démarque de ses deux compères, c'est lorsqu'il sort ce disque en 2008. Alors que les deux autres nagent dans leur propre caca, et qu'on n'aurait pas donné un kopek de lui, il revient en force avec des tubes et des ballades.
I gotta fire et Yeah, Yeah (dont le titre évoque indirectement une des rares chansons écoutables du dernier disque d'Anton Newcombe) sont les tubes pop-rock qu'il faut découvrir en priorité.
Sweet Talk et Soul on fire sont les ballades les plus chouettes venues d'Angleterre depuis la sortie du dernier Billy Bragg il y a quelques temps.
Et finalement, pour ceux qui se souviennent de la très déprimante Broken Heart sur Ladies and Gentlemen, son équivalent ici est Death, take your fiddle.





Vous allez me dire : "mais alors c'est genre le meilleur album de l'année ou quoi ?"
Et moi de vous répondre pronto: "non mais il faut l'écouter, parce qu'il ressucite une britpop assassinée par Chris Martin".
Son véritable défaut est d'être bien trop long pour un album de pop. Spaceman aurait du soit zapper les interludes, soit, d'après moi, arrêter son disque après la 11ème piste, puisqu'après celle-ci il n'atteint jamais les hauteurs dont j'ai parlé précédemment.

Allez jeter une oreille sur le myspace de Jason.
Et sur son site Internet.

2 commentaires:

  1. chouette 'vise un peu' sur un album dont on a, à mon goût, pas assez entendu parler l'an passé alors qu'il mérite bien des compliments. Bien vue joe !

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  2. cool, les captchas ont tracé leur route !

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