Je viens de visionner "Melancholia" et j'avais besoin d'un remontant. Je n'ai rien trouvé de mieux que ça. Je reproche à Von Trier sa caméra insupportablement parkinsonnienne tout autant que je loue les roustons qu'il a eu de mener un tel film à un tel moment. Quoi qu'il en soit, l'instabilité du cadre m'a autant remué que le finale et en regardant mes disques, je n'ai plus ressenti l'envie qui m'a si souvent envahi ces dernières semaines d'écouter les hérauts de la Fin du Monde annoncée/niée/moquée. Ça n'est pas du déni, disons plutôt que ma nature profonde a refait surface : je suis un optimiste. Alors plutôt que d'écouter un bruit destructeur ou de me laisser distraire par quelque psychédélisme, j'ai décidé de laisser le choix des mots à un homme qui savait bien avant Bono, Chris Martin ou Win Butler définir l'indéfinissable nature humaine, toucher à l'universel en collant au personnel, envahir les cieux tout en plaquant le pied au plancher, un rocker, un poète, un américain, un vrai, Bruce.
Il y a une histoire derrière cet album ("Darkness on the Edge of Town", 1978), je l'ai appris en visionnant le documentaire "The Promise : The Darkness on the Edge of Town Story" qui accompagnait l'édition collector parue en 2010. Une histoire de gros sous, de recherche artistique, de collaborations. Je vous recommande ce film, qui m'a aussi appris que le Steven Van Zandt qui joua de la guitare, chanta et co-produisit le disque n'est autre que le Steve Van Zandt qui joue l'un des personnages les plus attachants de la série télévisée The Sopranos. Vous direz ce que vous voudrez de Springsteen. Qu'il est ringard, qu'il l'a toujours été, qu'il n'est qu'un péquenot de Jersey, qu'il était déjà un vieux type à ses débuts et je vous répondrai "P'tet' ben qu'oui, mais le type m'a rendu la foi qu'un danois anxiogène m'avait soutirée, ça me suffit".
Joe Gonzalez
Tu devrais mater Blackthorn, je suis sûr que ça t'inspirera un chouette Réveille-Matin !
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