C'est entendu.

lundi 31 octobre 2011

[Tip Top] Pop corn, frissons et gourmandises

Si Halloween n'est encore dans nos contrées qu'une fête commerciale, ça n'en est pas moins une soirée qu'on aime bien, c'est vrai quoi, qu'on nous lâche les baskets avec le mercantilisme des ricains. Quand ils ont de bonnes idées, il faut le reconnaitre et je n'ai personnellement rien du tout contre l'idée de m'empiffrer de bonbecs (ce soir ce seront des marshmallows si vous voulez tout savoir) devant un film d'horreur (j'ai prévu d'enchainer Hellraiser et Critters 2, vous savez tout). Je n'ai plus l'âge de me balader pour quémander des sucreries habillé en Roi Mage ou en Poupée Ken ni n'ai encore atteint celui où l'on prépare des paniers garnis pour les gamins de passage, alors je vais passer la soirée peinard devant un bon mauvais film de genre, et vous ferez peut-être pareil. Si tel est le cas, je vous conseille de passer chez Il a osé, le blog cinéma de nos cousins spirituels, et d'y glaner quelques idées tant que leur gigantesque article compilant un top des lecteurs pour la catégorie films d'horreur, des rétrospectives Carpenter et Polanski et 7 critiques de films d'horreur est encore chaud. Mais avant d'y aller, puisque vous êtes ici, je vous propose un top 3 halloweenesque qui sonne plus que ne frissonne.


3) Glass Candy - Halloween

Les grandes occasions sont toujours les meilleures pour faire parler de soi et concrétiser une occupation renouvelée du terrain médiatique. Johnny Jewel, à peine de retour avec son groupe Chromatics (vous l'avez vu hier dans le Vidéodimanche #53) avec en prévision un album qui on l'espère sera plus intéressant que le single qui l'annonce, Johnny Jewel donc ravive aussi son entité schizophrénique, Glass Candy, où c'est Ida No qui pousse la chansonnette. On a ainsi droit à un single de circonstance, avec quelques images idoines.




Et mine de rien, c'est rassurant. Pas que ça soit non plus du Grand Art, on est loin de retrouver le niveau de 2007 et ça n'est qu'une chanson "de saison", jetable, sucrée mais sans aucun arrière-goût, comme du pop-corn avalé sans réfléchir, mais il faut bien avouer qu'à côté de la cagade officialisée par Chromatics hier, il y a de quoi reprendre espoir. On pourrait se poser la question du pourquoi d'une ballade électro-disco aussi molle pour célébrer Halloween quand on s'appelle Johnny Jewel et qu'on descend plus ou moins de Moroder et donc quelque part de Goblin et tous ces gars-là, et on pourrait se demander pourquoi on n'a pas droit à quelque chose de vraiment effrayant, mais on ne le fera pas, pas vrai ? Parce qu'on a mieux à faire que de se nouer l'estomac pour rien.



2) Chelsea Wolfe - Pale on Pale

Les gens aimeraient appeler ça de l'ethereal-wave mais le mot est tellement chiant à prononcer et écrire qu'il ne faudra pas compter sur moi. En fait, Chelsea, américaine signée chez Pendu Sound, un label où les bricoleurs dégénérés sont les bienvenus (on y trouve le groupe aTelecine dont l'une des membres n'est autre que Sasha Grey, ex-porn star de son état), joue une sorte de slowcore lo-fi embrumé et gothique à souhait, que sa voix accompagne tel un fantôme passionné. OK, ethereal-wave, c'est peut-être plus rapide à dire.



En attendant de vous parler de "Ἀποκάλυψις" (lisez "Apocalypsis", la nana aime son décorum), son deuxième album, je conseille l'écoute de cet extrait à ceux parmi vous qui chercheraient une musique toute fraiche dont les atours pourraient être comparés à un métrage d'horreur pure, ou bien dont la teneur pourrait à la limite en habiller un (de métrage) pour l'hiver. On fait difficilement mieux que Chelsea Wolfe pour faire trembler de peur les gamins pas sages. Disons en tout cas que sa musique s'apparenterait à la conception que l'on se fait du (bon) film d'horreur depuis une vingtaine d'années (pensez Ring, par exemple). Si vous cherchez la peur là où elle se planquait à la Grande Epoque, vous trouverez aisément des armées de fanatiques de Carpenter qui se baladeront avec une boite à rythme et deux synthés minimalistes, rien de plus banal ces dernières années.



1) The Flaming Lips - 7 skies H3

Marre des sucreries sans saveur ? Marre de l'horreur ? La meilleure solution est de transformer votre soirée en crise de foie réussie ! Il y a une solution, équivalente à l'ingestion de votre poids en réglisse et dragibus, qui consiste à passer des heures et des heures et des heures à écouter la chanson de 24 heures que les Flaming Lips ont déposé sur leur site occasionnel : flaminglipstwentyfourhoursong.com. La chanson, 7 skies H3, est une sorte de gigantesque montagne russe psychédélique qui ne vous décevra probablement pas (on en reparlera bientôt) et qui vous laissera un souvenir impérissable, surtout si vous l'écoutez des heures durant (chapeau à ceux qui ont attendu impatiemment l'ouverture du site hier soir et qui y sont encore à l'heure qu'il est, j'attendrai pour ma part d'avoir une semaine de vacances et plein de red bull devant moi pour me l'envoyer d'une traite).

Le risque, outre celui d'une régurgitation mentale et/ou stomacale prononcée suite à trop de gourmandise, le risque c'est de finir ces 24 heures avec la cabeza llena de mierda, autrement dit d'avoir des "petits soucis" et de terminer votre nuit par le meurtre violent d'une baby-sitter, d'un vieux croûlant ou de jumeaux qui vous auraient regardé de travers. A vos risques et périls ! Vous pouvez aussi acheter la chanson, vendue à l'intérieur d'un crâne humain pour 5000 dollars (il n'y en a que 13 exemplaires, je parie qu'ils sont tous vendus à l'heure qu'il est) ou bien attendre de pouvoir réécouter la chanson d'une traite.


Faites votre choix et passez une bonne soirée d'Halloween !


Joe Gonzalez

13 commentaires:

  1. Ca fait des années que je me dit que je devrais écouter Glass Candy... Cette vidéo le confirme...
    J'adore les Flaming Lips, mais depuis quelques temps ils pètent un peu les plombs quand même...

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  2. J'ai fait mon choix : les Flaming lips !

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  3. Les Flaming lips ils pètent plus haut que leur cul surtout !

    Contrairement à cet article qui est cool :)

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  4. J'irais plus loin que Rémi encore, les Flaming Lips c'est une bande de hippies prétentieux.

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  5. Je n'aime pas les hippies et j'ai pensé comme vous pendant des années. Aujourd'hui j'ai changé d'avis et je m'expliquerai bientôt plus longuement. Je crois que les Lips font partie des derniers groupes vraiment marrants, et c'est tout et partie de leur sex appeal.

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  6. loin de ces petits débats: réécoutez The Soft Bulletin, un classique! et plus récemment, Emrbyonic est excellent et prouve une vraie fraicheur/remise en question pour un groupe pourtant plus si jeune, c'est pas si courant..

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  7. Je crois bien qu'Embryonic m'est largement passé au dessus de la tête. Faudra que je le réécoute.
    Mais ils ne feront plus jamais Cloud Taste Metallic ni The Soft Bulletin. Les trucs de 6 heures ou 24 heures, mouais... Portnawak un peu. Pour sonoriser les aéroports maybe...

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  8. Tu les as écoutés ? Moi ça m'excite ces concepts (mais j'ai juste entendu de très courts extraits)

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  9. Non, déjà que les 70 minutes d'Embryonic ne sont jamais vraiment allé très loin dans mon cerveau, alors plusieurs heures... Je ne vois pas la finalité... Où alors pour sonoriser un bar...

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  10. Pour être trivial, ça prend trop de temps tout ça.:)

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  11. retente Embryonic, D.E.L.!!!
    on peut le trouver trop long, etc, mais pour un vieux groupe comme eux, et replacé au sein de leur disco, c'est un bel "effort" je trouve^^

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  12. Je compte bien le faire. C'est juste qu'il m'est passé un peu au dessus de la tête. Peut-être pas dans le bon mood à l'époque.

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  13. Pour Halloween, le seul truc que j'ai envie d'écouter, c'est la bande-son de ce bon vieux film de Carpenter.

    Gondebaud.

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