Michel Cloup sort un nouvel album ces jours-ci. Hasard ou non, pile au moment où Diabologum, le groupe qu'il avait co-fondé avec Arnaud Michniak, annonce sa reformation. Du cloup(*), voici après des années de silence le retour en grâce de l'ami Michel, dans un circuit promotionnel qui avait gentiment ignoré ses bricolages post-Diabologum ; un retour en grâce qu'il doit notamment à son adoubement par celui que l'on peut désormais qualifier de Bernard Lenoir de la chanson terne et agaçante, j'ai nommé Didier Varrod, rédacteur en chef de la revue Serge. Une revue qui a plus à voir avec le bogoss quasi absent de la série Jeanne et Serge qu'avec Serge Gainsbourg.
Diabologum, rappelez-vous. Ce groupe français dont seul le chant/slam de Michel Cloup nous rappelait qu'il s'agissait bien d'un groupe français. Puisant largement son inspiration du coté de Slint, Diabologum a profondément marqué nos anciens nous, ceux qui, tapis dans le grenier de la mère à Alex, réunis autour d'un diorama pathétique de figurines médiévales maladroitement barbouillées et de décors en carton bigarrés, ânnonaient, concentrés, les lyrics de Michel en jouant à Warhammer, échafaudant leur prochain coup pendant que dans leurs têtes résonnait ce fascinant mantra : "On n'a pas tous les jours de la neige en été".
"Quand j'ai ouvert les yeux, le monde avait changé". Quinze ans plus tard, Michel Cloup, lui, n'a pas tellement changé. Quinze ans plus tard, Michel Cloup fait toujours les mêmes trucs. Du slam sur du Slint en somme. Moi, en revanche, je n'ai pas revu Alex et les autres depuis plus de dix ans, je ne joue plus à Warhammer, et j'ai mangé à tous les repas le porridge dégueulasse des enfants de Michel qui ont eu plus de succès, l'abominable Mickey 3D en tête. Certes, on ne peut pas reprocher éternellement à Radiohead d'avoir enfanté des centaines de Keane, mais Diabologum n'est pas Radiohead et ses "suiveurs en moins bien" sont aujourd'hui bien plus populaires que la bande à Cloup ne l'a jamais été. Referme les yeux, Michel, écoute ce riff dévastateur que tu as pondu en 1996, et ne les ouvre plus : il n'y a plus de saisons, mon bon monsieur.
Joseph Karloff
(*) Vous n'imaginez pas la force de caractère qu'il m'a fallu déployer pour ne pas cribler cet article de jeux de mots à deux balles de ce type.
Régis Laspales s'est mis à la musique ?
RépondreSupprimerMoi sur la photo il me fait penser à Didier Bourdon dans le sketch des Tranxène 200.
RépondreSupprimerje connaissais pas du tout!
RépondreSupprimervu en concert le WE dernier, super beau ...
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