Ma dernière crise musico-existentielle s'est produite il y a deux semaines. Lassé d'écouter tous les jours la même chose, une envie de nouveauté m'a trainé devant la porte du petit disquaire du coin. J'y ai trouvé de quoi combler mon manque et stopper les tremblements... ou presque.
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(Madeleine Peyroux - Dance me to the end of Love)
Me voilà donc tout barbouillé, à la recherche d'un remède efficace. Instinctivement, je me tourne vers les trois grandes dames du jazz citées en guise d'exemple il y a quelques lignes. Ces divas qui ont grandement participé à la popularisation du jazz, avec leur propre style, et leurs propres caractéristiques. Fluette et hésitante, avec un timbre particulier, la voix de Billie Holiday n'était pas destinée à faire carrière dans la musique. De nombreux journalistes ont tracé un lien entre l'enfance difficile et misérable de la chanteuse et la capacité de sa petite voix fluette à transmettre les émotions. Peu importent les causes, le résultat est épidermique et bluffant. Il suffit d'écouter son interprétation de Strange Fruit, qui dépeint la pendaison de deux esclaves noirs innocents pour s'en rendre compte.
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(Billie Holiday - Strange Fruit)
Figure incontournable du jazz, c'est certainement au travers de ses exploits vocaux qu'Ella Fitzgerald s'est le plus distinguée. Sa technique vocale, complexe et impressionnante, deviendra d'ailleurs un terrain de jeu sans limite, lorsqu'elle inventa le scat. Le but est simple : imiter avec ses son seul organe vocal, l'ensemble des instruments qui l'entourent. Ella peut alors effectuer des improvisations, au même titre que n'importe lequel d'entre eux.
(Ella Fitzgerald - Mack the Knife)
Dinah Washington est pour moi la voix du jazz. Son timbre et ses interprétations sont les exemples parfaits de la place d'une voix dans une formation de jazz. Dinah Washington est sans doute celle qui a été le plus copiée et imitée par ses héritières. Les effets de voix, naturels chez elle, appris par mimétisme par l'ensemble des nanas actuelles se retrouvent sans modération dans le genre de compile dont je vous parlais tout à l'heure.
(Dinah Washington - September in the Rain)
Loin de moi l'envie de tirer à vue sur la moindre minette à la tête d'un quartet contemporain. Il est encore permis de chanter le jazz en 2011, cela ne fait pas l'ombre d'un pli. Je suis à deux doigts d'aimer ce que vous faites, mais par pitié, mesdames, écoutez vos modèles sans les copier, arrêtez d'imiter la voisine d'à côté. Je promets la gloire à celle qui fera preuve de sincérité et de culot.
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