C'est entendu.

mercredi 21 septembre 2011

[Réveille-Matin] The Undertones - Wrong Way

Aujourd’hui pratiquement oublié, The Undertones est pourtant le groupe qui donna certaines de ses plus belles érections au légendaire Lester Bangs et fit dire à John Peel de Teenage Kicks, leur seul tube encore à flot, qu’il s’agissait de rien moins que de "la meilleure chanson de tous les temps". Un morceau effectivement merveilleux, rescapé de cette époque où l'on pouvait encore mettre le rock à genoux avec une ode au sexe et trois accords.


(Teenage kicks)

Alors que les sixties ont bénéficié dans les années 00 d’une attention qui confinait au vampirisme (avec cependant le sauvetage médiatique de quelques grands groupes de l’époque) la fin des années 1970 est encore soumis par beaucoup à une caricature grossière selon laquelle il n'y avait alors que disco et punk (et c'est souvent limité aux seuls Sex Pistols, ce qui est grandement faux, et tout du moins très insuffisant). Pourtant il n’est pas nécessaire de prospecter très loin pour trouver son compte. En 1979 se tenait à l’ombre de l’indétrônable "Unknown Pleasures" de Joy Division énormément de combos qui méritent l'attention, au nombre desquels on trouve en bonne place ces quatre types de Belfast qui rivalisent par ailleurs avec la laideur des Pogues, sans doute une façon tordue pour l’Irlande d’imposer sa marque de fabrique.



On pourrait dire cyniquement que les Undertones n’ont écrit qu’une seule bonne chanson et se sont ensuite contenté de la dupliquer sur les seize pistes de son premier album. C’est en partie vrai mais calculez bien, ça signifie seize bonnes chansons sur ce seul LP. Pop comme un morceau des Ramones, tendu comme les Clash, Wrong Way a tout du brûlot punk. Des paroles qui tiennent en deux paragraphes (avec la constante une idée = une chanson), un riff de guitare simplissime et un refrain scandé à l’envie par Feargal Sharkey. La musique des Undertones n’atteint jamais les trois minutes par morceau et c’est très bien comme ça. Pourquoi les titres des compositions de John O’Neill (guitare) ne s’étalent-elles pas sur les t-shirts des hipsters ? Mystère. Mais planquez ça dans le lecteur mp3 de votre petit cousin fan d’Offspring et vous aurez fait un grand geste pour la cause.


Arthur

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