C'est entendu.

mercredi 14 septembre 2011

[Fallait que ça sorte] AC/DC - Let there be Rock (en DVD !)

J'ai beau avoir appris à aimer AC/DC à la fin des années 90, juste avant que ne paraisse "Stiff upper lip", l'album du (second) grand retour du plus grand groupe de hard rock du monde depuis que Led Zeppelin est enterré (*), je ne pourrai jamais considérer Brian Johnson comme la véritable voix du groupe. J'avoue volontiers que le come-back (in Black) de 1980 est parmi les plus convaincants de toute l'histoire du rock'n roll et j'avoue même (plus timidement) avoir trouvé mon compte sur quatre des neufs albums enregistrés avec Johnson au chant (lesquels, c'est mon affaire), mais la voix d'AC/DC, celle qu'il faut retenir, c'est celle de feu-Bon Scott.




Il est acquis qu'une majorité des lecteurs de ce magazine sont des esthètes modernes peu à même de se retrouver dans l'énergie grossière et les torses dénudés d'une bande de gorilles australiens mais quand bien même vous n'adhérez pas à la musique de ces rustres, vous vous demandez peut-être par quels moyens une telle musique peut convaincre un gars qui vous rabâche depuis des années que la musique populaire se doit d'être ambitieuse et de pourvoir un discours. La réponse est simple : le hard-rock n'a jamais été conçu comme un vecteur d'expérimentation ou d'idéologie, c'est un genre musical très simple, dérivé du blues, réactionnaire par essence et juvénile de par son aspect bruyant. Une grande majorité des musiciens hard-rock sont des peigne-culs sans vision et sans talent mais AC/DC possède tout ce qu'il faut pour se démarquer de la masse : leurs chansons sont primitives et leur beat s'assimile instantanément, ce qui entraine un mouvement du pied, des cheveux, des genoux et des épaules, une danse frénétique au son de la rythmique d'une locomotive rock menée par un musicien que je respecte (et je ne pense pas que l'on soit nombreux sur ce dossier) : Malcolm Young (photo ci-contre). Lorsque tout le monde encense son frère Angus, le guitariste lead, j'ai pour ma part toujours préféré le roc(k) que représente la guitare rythmique lourde et implacable de Malcolm, ses mimiques horribles lorsqu'il se balance d'avant en arrière en beuglant des "chœurs", au roll soliste d'Angus. Par ailleurs, s'il y a bien une qualité inhérente à la première incarnation d'AC/DC c'est bien le charismatique Bon Scott, chanteur-ivrogne au visage de clochard poupin, l'âme et la façade attachante du groupe. Regardez-le s'avancer dans un jean troué de partout, son slip kangourou apparent sous le denim, l'air de ne douter de rien quand il chante l'histoire du rock'n roll à un parterre déchainé. Bon Scott n'était pas un érudit, loin de là, mais ses chansons ne dissertaient pas seulement autour des gonzesses et des copains. Avec ses mots, ses métaphores et ses références, il décrivait sa musique et son monde, et c'est avec un humour bien gras sinon rien qu'il s'attaquait aux trivialités relationnelles. En un mot comme en cent, ce groupe-là était marrant. C'est exactement pour cette raison que j'aime AC/DC, et plus particulièrement le groupe que c'était avant le 19 Février 1980, date à laquelle Bon Scott prit un ticket sans escale pour le Paradis des moule-boules.

(De gauche à droite : Cliff Williams, Bon Scott, Phil Rudd, Angus Young, Malcolm Young)

Ça tombe plutôt bien puisque sort aujourd'hui un coffret DVD/Blu Ray maxi collector intitulé "Let there be Rock" et retraçant le concert donné par le groupe à Paris le 9 Décembre 1979. Avec une qualité de son (remasterisé) et d'image à se damner, des bonus à la pelle (dont des séquences de coulisses et un paquet d'autres petits plaisirs de fans), un livret de 32 pages, des photos et... un mediator (!), le coffret est certes un investissement de choix pour le fanatique mais aussi une très belle porte d'entrée pour le profane qui verra là un concert sans chichis, sans pyrotechnie et sans une omniprésence un brin envahissante d'Angus Young, dont la personnalité était alors encore équilibrée par la présence de Bon Scott, à qui le film est dédié. Dans une salle de taille moyenne, le groupe semble plus vivant et ses interactions avec le public plus authentiques. AC/DC sue tout du long et enchaine le meilleur de son répertoire d'avant-deuil jusqu'au final mémorable que vous pouvez visionner ci-dessus et qui a donné son nom au film.



La setlist du concert de 1979 :

Live Wire
Shot Down In Flames
Hell Ain't a Bad Place To Be

Sin City

Walk All Over You

Bad Boy Boogie

The Jack

Highway to Hell

Girls Got Rhythm

High Voltage

Whole Lotta Rosie

Rocker

Let There Be Rock






Joe Gonzalez


P.S. : Que les convertis soient prévenus : le film aura sa place dans votre collection. Contrairement à la plupart des concerts déjà parus en DVD (dont le meilleur était d'après moi celui de Donnington), celui-ci apporte une touche personnelle de par le lieu (qui n'est pas un stade) et l'époque (avec Bon Scott, donc) et les bonus sont valables. Vous trouverez là une alternative live de qualité, d'un niveau proche de la performance de Led Zeppelin au Royal Albert Hall sur le DVD consacré à ces derniers.




(*) : il est d'ailleurs étonnant de voir à quel point les deux groupes ont eu des destinées parallèles. Tandis que les anglais ont plus ou moins inventé le hard rock et ont publié leur dernier album de valeur en 1976 avant de sombrer à l'orée des années 80 suite à la mort dans son sommeil dans son vomi du batteur John Bonham, les australiens ont publié leur premier enregistrement significatif (la réédition de "High Voltage" avec une meilleure pochette et de meilleures chansons) en 1976 et ont failli sombrer en 1980 lorsque le chanteur Bon Scott s'est étouffé dans son propre vomi, avant qu'il ne soit inopinément remplacé par Brian Johnson et qu'AC/DC ne devienne le dernier groupe de hard rock, et par là-même, la fin du genre.

3 commentaires:

  1. superbe description du groupe j'ai la cassette vhs du concert mais je prend aussi le dvd pour faire voir a mon fils ce grand groupe en plus j'étais a ce concert.... meme si cela date j'écoute toujours acdc mais période bon scott...

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