C'est entendu.

mardi 26 juillet 2011

[Réveille-Matin] Wugazi - Nowhere to wait

Le concept est le suivant : deux fans et accessoirement musiciens inconnus du grand public, Ceci Otter et Swiss Andy, ont passé des heures et des heures à écouter leurs disques de Fugazi, coupant et collant à qui mieux mieux avant d'éplucher la discographie du Wu Tang pour y trouver des passages a cappella à placer sur le résultat. Finalement, après quelques jeux de mots et quelques photoshoppages de pochettes, Wugazi est né, mashup de son état, proposé en téléchargement gratuit sur le site officiel de Wugazi il y a une dizaine de jours.

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(Téléchargez l'album "13 chambers" gratuitement ici)


Le mashup est un concept qui m'est étranger. Je comprends le principe et peux en apprécier le résultat, c'est d'ailleurs le cas avec Wugazi puisque je trouve que l'énergie combinée de ces deux groupes donne à "rap-rock" le sens qu'il n'avait auparavant jamais eu, mais je me pose des questions quant à ses implications.

(où l'on voit que sorti des mashups photoshop, les deux "créateurs" n'ont pas une notion esthétique développée du concept de pochette)

On aura tôt fait de décréter le processus "cool" et de ne "pas trop se prendre la tête" parce que "dude ça envoie tranquiiiile" (qui parle comme ça ?) mais en créant cet artefact, ces deux messieurs s'approprient un travail qui n'est pas le leur et l'amènent ailleurs, le pervertissent. La perversion musicale est mon dada, certes, mais j'aimerais bien savoir ce qu'Ian McKaye pense de tout ça et si voir ses puissants cris de rages adolescents, anticonformistes et rebelles transformés en objet "cool" ne lui fait pas un peu mal au derche. J'aimerais bien savoir. D'un autre côté, pour moi qui n'ai jamais accroché au Wu Tang (trop ninja, trop éternels ados pour du hip hop, je préfère Public Enemy et bien d'autres) et à ses instrus, c'est l'occasion de réviser mon jugement puisqu'en créant un rap-rock (*) digne de ce nom, enterrant six pieds sous terre les tentatives ignobles de Cypress Hill, de Run DMC ou des néo-métalleux les plus minables (Limp Bizkit et consorts), les docteurs Frankenstein derrière Wugazi ont peut-être accompli quelque chose qui transcende le "cool" du mashup musical. La réalisation d'un théorème sur lequel toutes les médailles de Fields du hip hop de ces 20 dernières années se sont cassé les dents. Le rap-rock peut exister et il peut être viable, crédible et puissant.

Seulement ce mashup n'est qu'une équation sur un tableau noir et pas une fin en soi. Le jour où quelqu'un la lira dans un vieux cahier de maths et s'essaiera à une application pratique du concept, ce jour-là on en reparlera. En attendant, "Enter the 13 chambers" est
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Joe Gonzalez

(*) : ne cherchez pas la branche rap-rock dans le Jardin de Babel, elle n'y figure pas, tout simplement parce qu'en dehors de Wugazi, il n'y a jamais eu d'essai concluant dans cette direction-là.

2 commentaires:

  1. Je kiffe la chette-po en n&b. Dès qu'il y a un goussasse je kiffe. (un clebs)

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  2. Pèèèèèète sa mère le truc

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