C'est entendu.

jeudi 7 avril 2011

[Comptez pas sur moi] The Kills - Blood Pressures

Ce qui faisait tout l'intérêt des Kills, c'était leur sex appeal. Si vous êtes familiers de la grammaire française et en particulier de l'imparfait vous avez déjà compris que le duo n'a plus grand chose de sexuel à proposer.

La formule était pourtant simple : le minimalisme. Sur "Midnight Boom" (2008), il y avait tous les éléments pour vous donner envie de niquer. Une boite à rythme dépouillée et répétitive, quelques rugissements torrides de guitare et surtout la voix féline teintée de sueur coïtale d'Alison Mosshart, parfois rejointe pour le meilleur par les chœurs susurrés de Jamie Hince. Que les chansons ne soient que des blues rapides et abâtardis importait peu : les Kills avaient un son et un propos : le passage à l'acte.

(J'ai tout cassééééééééé HRN HRN ! Jack "Butthead" White à votre service.)

Malheureusement, le succès public de The Dead Weather, le projet heavy blues bien gras de Mosshart en compagnie de Jack White, a peut-être été le détonateur d'un explosif depuis longtemps assemblé dans l'esprit de VV et ce dynamitage attendu a eu un effet dévastateur sur le nouvel album des Kills, qui se trouve ne présenter aucune sorte d'intérêt. A moins bien sûr que vous n'ayez besoin de blues surchargé d'arrangements, sans aucune originalité ni tension, pour charger vos batteries.

A titre d'exemple, le single Satellite reprend presque trait pour trait la mélodie et la rythmique d'une chanson des Congos (Fisherman) et plus loin sur l'album, Jamie Hince décide de chanter sur une sorte de best-of de John Lennon tout-en-un (Wild charm), dont la mélodie ressemble à s'y méprendre à celle de Jealous guy.


(Wild charm, lorsque Hotel paume ses roustons)

Le trophée du crash en plein vol revient cependant à The last goodbye, qui démontre de façon définitive l'invalidité de la nouvelle thèse des Kills, tant il est vrai que VV n'est ni une chanteuse suffisamment talentueuse ni un personnage suffisamment décalé pour interpréter une ballade au piano sans se décrédibiliser entièrement (et sans produire bâillements et ennui chez l'auditeur).


(The last goodbye, ou la débandade façon VV)

Ça n'est certes pas si éloigné de ce à quoi tout le monde s'attendait mais c'est sans relief, sans inspiration, et surtout, surtout, sans testostérone, sans œstrogènes et sans intérêt. Dommage.


Joe Gonzalez

5 commentaires:

  1. Euh...wahoo, là je comprend pas le délire, le séjour de vv avec Jack White dans les Dead weather lui à été très bénéfique, le groupe à évolué maintenant les chansons sont passées de 1m30-2m00 à 3m30-4m30, (le processus pas forcément compréhensible mais bien réel du 4ième album de tout duo qui se réspect).

    D'ailleur on se passera du "J'ai tout cassééééééééé HRN HRN ! Jack "Butthead" White à votre service" peut-être est-dessus par cet album mais ça ne te donne pas le droit (à mon sens) de litteralement "casser" de l'artiste.

    Autre-chose, n'a tu pas assister, toi grand fan des Kills au concert (retransmis en direct et gratuitement sur leurs site officiel) à la flèche d'or (Paris), durant lequel vv intérprète superbement The last goodbye qu'elle chante depuis toute petite d'après ce que j'ai pu comprendre.

    Bref, je finirai donc par dire que je soutient Jack White quand il accuse certains internautes de publier des critiques telle que celle-ci sans risque d'aucunes conséquence, contrairement à une critique d'un journal qui met sa crédibilité en jeu.

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  2. Tu dis ça parce qu'il fait du kung-fu.

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  3. D'abord je ne vois pas en quoi une critique négative sur Internet est différente d'une critique négative dans un journal papier. Pour encore penser comme ça, il faut effectivement être Jack White, et vivre dans le passé.

    Ensuite je n'ai jamais prétendu être fan des Kills. D'ailleurs je ne l'ai jamais été. J'ai essayé d'aller au concert des Kills, pour la petite histoire mais me suis laissé dépasser et c'était complet. A posteriori, je ne regrette pas du tout. En fait, j'ai arrêté de regretter de ne pas y aller dès que j'ai entendu le single, Satellite.

    Que VV chante The Last Goodbye depuis sa tendre enfance ou depuis deux semaines, ça ne change en outre absolument pas ce que je pense de son interprétation, mais évidemment, il faut commencer par accepter que l'on puisse ne pas être convaincu par VV et ça, je sais, ça n'est pas facile pour tout le monde.

    Enfin, j'aimerais bien comprendre en quoi un "processus" à suivre "par tout groupe qui se respecte" serait respectable. Alors quoi ? Chaque artiste doit faire comme les autres pour être respecté ? Comment ça ? Les chansons plus longues sont forcément meilleures ? Ton raisonnement, ami Anonyme, me parait déraisonné par l'amour que tu portes au groupe.

    Je peux globalement comprendre que l'on devienne nuts lorsqu'on lit un avis contraire au sien, et plus encore lorsqu'il s'agit d'un groupe que l'on adooooore, mais enfin, raison gardons, et évitons de tomber dans l'ecueil sans fin consistant à nier toute critique et encore plus si elle vient du méchant Internet sans visage. C'est sans fin et passéiste, non ?

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  4. « Bref, je finirai donc par dire que je soutiens Jack White quand il accuse certains internautes de publier des critiques telles que celle-ci sans risque d'aucune conséquence, contrairement à une critique d'un journal qui met sa crédibilité en jeu. »

    > C'est une remarque intéressante et je ne suis pas loin d'être d'accord… C'est vrai qu'on a une grande liberté de ton et d'expression sur internet et qu'on peut être tentés d'en abuser.

    Mais il ne faut pas confondre liberté de ton et liberté d'opinion/de critique ; un ton très cru (comme on l'a souvent ici) peut rendre les critiques plus drôles, plus directes... ou plus difficiles à avaler, selon les cas. La liberté de critique me paraît par contre entièrement positive, tant qu'on dit quelque chose de sensé et qu'on ne fait pas que hurler des injures.

    Pour le coup, on a affaire à une différence d'opinion (et de sensibilité quant au commentaire-blague sous la photo de Jack White), mais je ne crois pas qu'il soit question dans l'article de cracher aveuglément et sans justification sur tout ce qu'a jamais fait White, si ?

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