C'est entendu.

mercredi 17 novembre 2010

[Fallait que ça sorte] Genghis Tron — Board Up the House


Aloha ! La dernière fois, je vous avais parlé d'"Altered States of America", un trip ultraviolent et déjanté à travers 100 pistes de cybergrind ; aujourd'hui, je vais vous présenter un disque qui s'en éloigne beaucoup, malgré le fait qu'il soit classé dans le même genre et sorti sur le même label.

Genghis Tron est un groupe au son très particulier, un mélange suprenant de metal et d'électronique où les synthés au son quasi-16-bit peuvent jouer le rôle de guitares, où la basse est absente, et qui contient par moments des influences synthpop/new wave, voire IDM et même prog. Si ça vous paraît impossible à imaginer ou si vous imaginez quelque chose de complètement faux, c'est sans doute normal ; à ma connaissance, aucun autre groupe ne sonne vraiment comme Genghis Tron.


(Things Don't Look Good)

Pour ce groupe, le grind n'est donc qu'un élément de plus articulé dans un son résolument hybride ; "Board Up the House" ne commence ni par des hurlements ni par une batterie enragée, mais par un beat suivi par une boucle mélodique rapide et hypnotique au synthé. L'aggressivité n'est jamais bien loin, mais même quand on croit avoir cerné l'esthétique du groupe, l'album recèle toujours quelques surprises, comme l'électropop instrumentale Recursion, l'interlude au tempo instable Ergot, et surtout Relief, piste sludge de dix minutes au riff irrésistible qui finit l'album de façon parfaite…

Toutes les pistes de l'album sont très bien construites, à la hauteur du son du groupe ; les structures sont parfois inattendues mais toujours cohérentes, les tempos alternent en même temps que les styles, et les mélodies (une fois apprivoisées) restent facilement en tête.

Cette musique ne sera pas du goût de tout le monde, mais si vous accrochez au cocktail étonnant et détonant proposé par Genghis Tron, "Board Up the House" est un vrai bijou ! Et aussi une preuve — s'il en fallait — que le metal sait se renouveller et que les genres "extrêmes" ne produisent pas que des musiques unidimensionnelles.

P.S. Oh, et si vous voulez écouter une autre piste complètement improbable en plusieurs phases qui passe par l'électropop, le grind et le ???-???, écoutez Laser Bitch sur leur premier EP. Effet WTF garanti.


— lamuya-zimina

1 commentaire:

  1. RELIEF cartonne sévère. Leur apparition sur le dernier Converge est très classe également.

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