Bien le bonjour ! En 1971, le premier album d'America fit forte impression et le gros gros single radiophonique A Horse With No Name (que vous connaissez sans doute sans le savoir, à moins que vous ne sachiez déjà que vous la connaissez auquel cas oubliez ce que je viens de dire) n'y fut pas pour rien. Fort de ce premier succès, le groupe sortit l'année suivante "Homecoming" et eut l'ingénieuse idée de faire débuter l'album par Ventura Highway, ode à la fameuse autoroute quittant Los Angeles, et lorsque l'on y réfléchit bien, c'est d'une logique imparable. Une autoroute, c'est la liberté. On peut décider de son chemin, s'interrompre à l'envi et, quelles que soient les circonstances, elle sera là, inflexible mais prévisible, agréable mais sinueuse à ses heures, offrant toujours des réponses identiques, armées de sagesse et d'expérience. Elle vous accompagne autant qu'elle sert et qu'elle est nécessaire à votre désir de mouvement, de changement. Grande altruiste, elle offre ses plaisirs à qui veut bien en profiter. Et ses mœurs, si tendrement libertins, seront néanmoins empreints d'une impeccable neutralité. C'est prodigieux. La femme idéale, ou presque.
Si cette thèse semble difficilement à défendre, le morceau qu'elle concerne, lui, vous fera l'effet d'une ballade en Mustang décapotable sous le soleil couchant, glissant délicatement sur un bitume habillé des premières lueurs du soir, et où les distances se comptent en miles infiniment.Vous en ayant déjà bien trop dit, je vous laisse à ce bijou mélangeant de manière succulente la folk et la pop, à ce tube entraînant et émouvant à la fois. Vous ne prendrez plus jamais la route de la même façon, à présent.
Hugo Tessier
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