C'est entendu.

mardi 6 juillet 2010

[Réveille Matin] Emitt Rhodes - With My face On The Floor

Ça vous est forcément déjà arrivé. Avoir envie d'imaginer l'histoire de la musique différemment. Qu'est ce qui se serait passé par exemple si les Beatles n'avaient pas splitté ? Oh, certes, sur ce sujet-là, j'ai des visions d'horreurs, j'imagine le groupe au cœur des 70's, devenu chiant à mourir, sortant des albums complètement moisis avec une production horrible et des claviers venus de l'enfer. Mais ça n'empêche pas de rêver un peu parfois, en vain, comme ça, pour rien, pour rire, et puis se rassurer en se disant que, Dieu merci, tout s'est fini en 1970, ce qui laissa à McCartney le soin de poursuivre une horrible carrière solo. Mais justement, rêvons un peu là dessus : essayez d'imaginer avec moi Paul McCartney qui aurait sorti un bon album solo. Je veux dire, pas "Ram" quoi, même si c'est une chouette tentative pour s'amuser avec Linda à la campagne, ni même les albums des Wings qui... existent, et c'est déjà trop. Non, un vrai bon album solo, et qui aurait été enregistré par lui tout seul en plus, un peu comme son tout premier "McCartney" mais en bien quoi. Ça vous semble fou ? Et bien non, ça existe. Sauf que cet album que Paul n'a jamais sorti, c'est un jeune américain de 20 ans qui s'est chargé de le faire en 1970, et il s'appelle Emitt Rhodes.

"Allo Paul? C'est Emitt! C'est bon, tu peux faire du muzak jusqu'à ta mort maintenant !"

Né en Illinois au début des 50's, le jeune Emitt était dans un groupe de rock, The Merry-Go-Round, qui avait sorti un album en 1967 avant de se séparer tristement et sans bruit deux ans après, laissant derrière lui un contrat avec un label inutilisé, et surtout notre pauvre Emitt fort dépourvu puisqu'il n'avait même pas réussi à convaincre le label de le laisser sortir un essai solo à la place. Suite à cette terrible déconvenue, notre multi-instrumentiste qui avait de la suite dans les idées s'est décidé à enregistrer ses morceaux tout seul chez lui, en jouant tous les instruments sur son petit 4 pistes avant de tout transférer sur un 8 pistes histoire de rajouter du chant. Le résultat ? Un premier album éponyme absolument fascinant tant il sonne comme un pastiche parfait du style de Paul McCartney, avec les mêmes mélodies légères, les mêmes rythmiques binaires un peu pataudes et surtout le même grain de voix. Écoutez donc sur l'ouverture de ce premier essai en forme de coup de maitre, With My Face On The Floor. Tout est là. Et soudain, un jeune gars qui avait beaucoup trop écouté les Fab Four devient l'un d'entre eux, comme par magie. Si ça ne vous donne pas envie de vous bâtir un home studio dans la demi-heure, je sais pas ce qu'il vous faut.


Emilien Villeroy

12 commentaires:

  1. Cet album est très chouette ouais, enfin, on peut vite s'en lasser et risquer l'overdose aussi. Donc chouette, mais avec parcimonie.

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  2. Vas-y popol, te laisse pas faire et envoie-leur de la Power Pop dans le gueule : http://www.youtube.com/watch?v=6q-O9O2KN2g

    Mais je reconnais qu'Emitt se défend.

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  3. Je trouve ça presque aussi chiant que les Beatles :))

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  4. C'est quoi cette légende selon laquelle McCartney n'aurait fait que de la merde en solo ????? je l'accepte de beaucoup de personnes cette contre-vérité, mais pas de CE et encore moins de EV !!

    Et "Live and let Die" c'est pour des rouge-gorges serbes affamés dans le désert kurde ? Ce morceau est certainement l'un des meilleurs de McCartney toutes périodes confondues, et le plus parfait exemple d'une pop arrangée débridée et cosmique.

    Côté album Ram est un chef d'oeuvre (bon ok probablement le seul de de McCa en solo) : "Uncle Albert..." est magnifique, toute en rupture, "3 legs" est le meilleur blues composé par un beatles (et ils en ont fait plein)... la rupture de rythme m'emporte à chaque fois, "Ram on" est plus qu'un titre mineur, "Monkberry Moon Delight" est également assez accomplie, même s'il lui manque probabalement ce pont que lui aurait composé Lennon et qui l'aurait parfaite, "Long Haired Lady" annonce déjà les quelques errements de la période 80'S mais reste encore largement en prise sur la production des dix années précédantes. Cet album est un concentré de mini symphonies pop progressives.

    Sur l'album McCartney, les morceaux provenant des "Esher demos" (période white Album) ne sont pas que des restes mais des morceaux qui doublonnaient souvent avec certains de Lennon (comme "Child of nature" de Lennon qui doublonnait avec "Mother Nature Son" et qui est devenu "Jealous Guy" sur Imagine). Ce sont de véritables morceaux estampillés Beatles, même période d'écriture et même mode de production que sur Abbey Road. Rien que 3maybe I'm amazed" vaut qu'on réévalue cet album et vaut 50 Emitt Rhodes.

    Bon après 1973 c'est vrai que ça se gâte un peu faut bien avouer. Mais "Band on the run", l'album et le titre (la 2eme partie), au milieu de fautes de goûts difficilement défendables laissent encore apparaître des bouts de génie (surtout dans les démos d'ailleurs... un peu comme Lennon là encore qui était capable de massacrer un titre aussi génial de "Watching the Wheels") ; "Mrs Vandebilt" par exemple habille bien un petit solo de sax douteux à souhait avec des chants de nains de jardin dans une veine très "Maxwell silver hammer". "1985" est aussi un joyau électro-pop zarb' qu'il faut réécouter. Cet album est sûrement le meilleur des Wings qui est un groupe moins anodin qu'il y paraît... même si bon, je comprends, c'est pas super facile d'accès. Faut faire sauter quelques verrous et quelques blocages côté kitscherie.

    Mais même sur "Chaos and creation" y'a des trucs pas inintéressants. Jenny Wren et sa ressucée de picking à la "Blackbird" est quand même bien troussée. "English tea" est aussi une réussite. Pendant longtemps Mccartney a fait de la merde par peur de ne faire que répéter ce qu'il a fait de mieux dans les Beatles. Sur cet album il se pose comme le meilleur pasticheur des beatles. Un coup assez unique dans sa discographie.

    Bref, même si ça atteint jamais le niveau d'"All things must pass", le seul album post-beatles qui arrive à se hisser à la hauteur de l'âge d'or... et c'est pas un hasard qu'il soit de Harrison ; le petit Paul ne mérite pas qu'on balaye avec autant de dédain toute sa disco solo. Y'a vraiment tout un tas de pépites méconnues. Comme on aime bien aller dans le Klondyke de la pop sur CE, là vous avez un vrai filon.

    Bref moi j'échange pas mes deux bidons de McCartney solo cotre un bidon de Emitt Rhodes... même si le petit Emitt il a du talent c'est sûr.

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  5. C'est quoi cette légende selon laquelle McCartney n'aurait fait que de la merde en solo ????? je l'accepte de beaucoup de personnes cette contre-vérité, mais pas de CE et encore moins de EV !!

    Et "Live and let Die" c'est pour des rouge-gorges serbes affamés dans le désert kurde ? Ce morceau est certainement l'un des meilleurs de McCartney toutes périodes confondues, et le plus parfait exemple d'une pop arrangée débridée et cosmique.

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  6. Bon après 1973 c'est vrai que ça se gâte un peu faut bien avouer. Mais "Band on the run", l'album et le titre (la 2eme partie), au milieu de fautes de goûts difficilement défendables laissent encore apparaître des bouts de génie (surtout dans les démos d'ailleurs... un peu comme Lennon là encore qui était capable de massacrer un titre aussi génial de "Watching the Wheels") ; "Mrs Vandebilt" par exemple habille bien un petit solo de sax douteux à souhait avec des chants de nains de jardin dans une veine très "Maxwell silver hammer". "1985" est aussi un joyau électro-pop zarb' qu'il faut réécouter. Cet album est sûrement le meilleur des Wings qui est un groupe moins anodin qu'il y paraît... même si bon, je comprends, c'est pas super facile d'accès. Faut faire sauter quelques verrous et quelques blocages côté kitscherie.

    Mais même sur "Chaos and creation" y'a des trucs pas inintéressants. Jenny Wren et sa ressucée de picking à la "Blackbird" est quand même bien troussée. "English tea" est aussi une réussite. Pendant longtemps Mccartney a fait de la merde par peur de ne faire que répéter ce qu'il a fait de mieux dans les Beatles. Sur cet album il se pose comme le meilleur pasticheur des beatles. Un coup assez unique dans sa discographie.

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  7. Bref, même si ça atteint jamais le niveau d'"All things must pass", le seul album post-beatles qui arrive à se hisser à la hauteur de l'âge d'or... et c'est pas un hasard qu'il soit de Harrison ; le petit Paul ne mérite pas qu'on balaye avec autant de dédain toute sa disco solo. Y'a vraiment tout un tas de pépites méconnues. Comme on aime bien aller dans le Klondyke de la pop sur CE, là vous avez un vrai filon.

    Bref moi j'échange pas mes deux bidons de McCartney solo cotre un bidon de Emitt Rhodes... même si le petit Emitt il a du talent c'est sûr.

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  8. Côté album Ram est un chef d'oeuvre (bon ok probablement le seul de de McCa en solo) : "Uncle Albert..." est magnifique, toute en rupture, "3 legs" est le meilleur blues composé par un beatles (et ils en ont fait plein)... la rupture de rythme m'emporte à chaque fois, "Ram on" est plus qu'un titre mineur, "Monkberry Moon Delight" est également assez accomplie, même s'il lui manque probabalement ce pont que lui aurait composé Lennon et qui l'aurait parfaite, "Long Haired Lady" annonce déjà les quelques errements de la période 80'S mais reste encore largement en prise sur la production des dix années précédantes. Cet album est un concentré de mini symphonies pop progressives.

    Sur l'album McCartney, les morceaux provenant des "Esher demos" (période white Album) ne sont pas que des restes mais des morceaux qui doublonnaient souvent avec certains de Lennon (comme "Child of nature" de Lennon qui doublonnait avec "Mother Nature Son" et qui est devenu "Jealous Guy" sur Imagine). Ce sont de véritables morceaux estampillés Beatles, même période d'écriture et même mode de production que sur Abbey Road. Rien que 3maybe I'm amazed" vaut qu'on réévalue cet album et vaut 50 Emitt Rhodes.

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  9. oups... désolé pour le 2/4 en doublon j'espère que vous pourrez l'enlever à l'édition.
    Pas taper, pas taper...

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  10. Bien beau résumé de la carrière solo de McCartney! Et salutaire de surcroit! Evidemment, j'ai forcé le trait dans mon r.m. et je ne peux que te rejoindre quand tu parles de Ram qui est un très chouette album, un peu naïf mais bon, hé, c'est pour ça qu'on l'aime aussi. J'ai un peu plus de mal avec son premier essai par contre que je trouve vraiment poussif et qui montre que Paul, sans ses 3 autres copains, il était un peu à la ramasse. Par contre, "Chaos and creation" récemment était effectivement un chouette album, qui montrait enfin Paul sans le pilote automatique, avec un Fine Line qui était un de ses meilleurs morceaux depuis pas mal de temps (25 ans en gros)

    Concernant les Wings, il faudrait vraiment que je redonne une chance à Band On The Run oui, je le réécouterais bientôt.

    En bref, oui, tout n'est pas à jeter dans la carrière de Paul, bien au contraire, mais tout de même, on peut lui reprocher une chose : ne pas avoir fait un seul album vraiment constant et parfaitement génial comme à pu le faire un Lennon avec "Plastic Ono Band", avant, bien sur, de faire n'importe quoi et de saloper ses morceaux n'importe comment (exemple : Watching The Wheels, oh mon dieu, oui, pff, quelle horreur, la démo était tellement chouette...)

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  11. Ram, un "chouette album"? Serieusement? L'album pour s'amuser avec sa meuf et oublier les scarabeats c'est "McCartney" justement ("Lovely Linda" en opening track en atteste). RAM est une véritable pépite, brut (il a quasiment tout fait, je ne vous apprend rien), que Macca reniera tout sa vie...

    J'adore Emitt Rhodes, cette chanson est folle, un peu en retrait par rapport à "Somebody Made for Me" - la meilleure de l'album AMA, mais rien que l'arrière de la pochette du vinyle résume ce qu'est ce brave gars, l'inverse de ce que tu en penses : les Beatles dans les 70's, et non ce que Macca aurait dû être.

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