Bonjour à tous ! C'est la première fois que je le fais, ma parole, et je ne dis pas que ça sera la dernière, mais ce matin je vous propose un morceau que j'écoute pour la première fois, là, tout de suite (enfin la seconde, parce que je l'ai remis). Il faut parfois céder à l'instant, à l'instinct, et en découvrant cet album de Sun Ra, j'ai pensé à vous, guilty as charged d'être altruiste !
Sun Ra, en sus d'être parmi mes jazzeux favoris, était un illuminé, l'un de ces types dont le personnage prend le pas sur l'homme. Persuadé de débarquer de Saturne, niant toute autre identité que celle de Ra (son nom civil serait "inventé" selon lui), il provoqua pas mal de remous dans le milieu du jazz en s'essayant à tous les courants, du hard bop au free jazz, en passant par le swing et la fusion, et sortant plus de deux cents disques avec son Arkestra depuis le milieu des années 50 et jusqu'à sa mort en 93.
Sur Lanquidity (issue de l'album du même nom, sorti en 1978), c'est plutôt un space jazz vaporeux, une sorte de transe fusionnant musique noire et science fiction progressive blanche qui est à l'œuvre, et qui devrait s'accorder à votre petit déj' gourmand ou à vos ébats matinaux. Les amateurs rapprocheront l'expérience de l'écoute du "Big Fun" de Miles Davis ou d'autres classiques de la fusion, et pour vous autres néophytes, cela sera peut-être une occasion de plus de "vous mettre au jazzzzzzzzzzzzzz."
Joe Gonzalez
P.S. : Ah oui, au fait, "qu'as-tu pensé, Joe, de ce morceau récemment découvert ?" Bonne question ! Il y en a qui suivent ! J'ai trouvé ça très bon, et la suite de l'album m'a tout autant enthousiasmé, mais je tiens à préciser que ça n'est pas là ce qu'il y a de plus intéressant chez Sun Ra. Pour écouter un disque vraiment passionnant, reportez-vous plutôt à "Space is the Place" (1972) pour du grandiloquent ou à "The Magic City" (1966) pour du free-bruit lofi.
J'avais déjà écouté quelques morceaux de ce monsieur. Ca ne m'avait guère plu, du swing très bateau, sans grande envergure. Ce morceau par contre est génial. Un petit coté Bitches Brew de Miles, moins exubérant, plus dans l'émotion. Je vais remuer un peu la discographie de Sun Ra alors.
RépondreSupprimerTout ce que je connaissais de Sun Râ jusqu'alors était une horrible reprise de Yo La Tengo (Nuclear). Ceci en montre un meilleur visage. Peut-être que le jazz, vu sous cet angle, peut m'intéresser.
RépondreSupprimerAh, moi j'aime bien la reprise de Nuclear par Yo La Tengo (et joe aussi puisque c'est lui qui m'a fait découvrir cet e.p.). Elle est drôle. Comme la plupart des reprises de Yo La Tengo en fait...
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne, je trouve le morceau cool, mais je préfère le gros bazar de Space Is The Place! Les voix de partout qui répètent la même phrase! Les sons de l'espace! Les solos free!
C'est rigolo parce que je comptais écrire un article sur l'EP "Nuclear War" de Yo La Tengo, un de ces 4, qui est DROLE, mais n'est pas du tout une bonne entrée en matière vers "le jazz".
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