C'est entendu.

lundi 7 décembre 2009

[They Live] En direct des Transmusicales, avec un léger différé

Jeudi 3 Décembre 2009 :

C'est de retour en centre ville et dans une salle du Liberté entièrement rénovée que débute la première grande soirée des Transmusicales 2009 et quel plaisir de retrouver ce lieu mythique du festival dont les toilettes n’ont jamais autant brillé et ne sentent plus la pisse millénaire. Arrivé à la bourre pour voir The Whitest Boy Alive, je les aperçois seulement mais n'ai pas envie de m'éterniser, préférant me rabattre à l'étage sur la Russe DJ Sandra qui parait–il a de très gros seins, tout le monde le dit et je ne peux que constater cette évidence, mais en plus de cet atout, je trouve aussi que la belle mixe super bien dans le registre électro lolita fashionista. La soirée continue ensuite avec 78 Rpm selector un groupe qui utilise de vieux disques et des gramophones pour produire une musique moderne et rétro-vangardiste. Le concept est bien mais au bout de 20 minutes je m'ennuie et vais faire un tour dans la grande salle du liberté bas, où je me choisis une bonne place aux premières loges en attendant la sensation VV Brown qui ne m'a pas déçu.


Une vraie diva accompagnée d’un trio rock guitare/basse/batterie qui nous a livré un show impeccable, très classe avec de beaux moments d'émotion sur les morceaux Back in time et Crying blood déchirants de justesse, ainsi qu'un inédit, Caroline, calibré pour être un hit tout comme Leave ou Shark in the water (en écoute dans le lecteur). Son album est vraiment sensationnel et sortira le 8 Janvier; je ne peux que chaudement vous le recommander, Les plus sceptiques autour de moi me disent que ça sonne trop commercial à la mode "Amy Winehouse." A vous de voir, quant à moi je poursuis avec le groupe Beast venu de Montréal qui se compose de la chanteuse Betty Bonifassi accompagnée de l’arrangeur Jean Phi Goncalves. Betty est déjà venue aux Trans puisqu'elle accompagnait Champion en 2005 ou 2006 je ne sais plus, bref c'est un public conquis d'avance qui lui a réservé un accueil des plus chaleureux. La belle nous a offert une belle performance vocale sur une orchestration à la croisée du rock, du trip hop et du noise, un mélangé très particulier mais que j'ai bien apprécié dans l'ensemble. Après une petite bière pour me donner la force d'aller voir Abraham Inc. et ses musiciens prestigieux (c'est une belle réunion de virtuoses du jazz, le public semble apprécier, mais je m'ennuie : trop technique, trop intello), je retourne jeter un œil aux gros nichons de DJ Sandra en attendant le concert de Hook and the twins qui sera mon dernier ce soir.


La prestation est un peu courte avec seulement 6 titres dont leur tube imparable Bang bang Cherry mais les autres chansons, entre noise, électro et auto-sample semble annoncer un album à gros potentiel.

Mon Top 3 du Jeudi

1- VV brown
2- Hook and the Twins
3- Beast


Vendredi 4 Décembre 2009 :

J’arrive a la soirée de Vendredi (qui a lieu cette fois-ci au parc Expo) un peu à la bourre comme d’hab' et mon premier vrai concert de la soirée sera celui des écossais au look de bûcherons de The Phantom Band qui jouent un rock étiré et tendu aux emprunts de krautrock, des morceaux qui révèlent toute leur beauté et leur puissance en live. Leur belle prestation confirme les louanges de mes confrères pour cet album : c’est une révélation et un groupe comme celui-là ne peut que grandir et s’améliorer.


The Phantom Band - Crocodile

Le 2ème show se passe avec Terry Lynn, une jamaïcaine pleine d’énergie qui met le feu dans un Hall 9 survolté, c’est l’euphorie dans le public sur des rythmes ragga-dancehall hyper efficaces, j’en prend une dose de 15 minutes, assez pour moi, puis je file dans le Hall 4 pour surveiller la venue des Detroit Social Club. En attendant on a droit aux tribulations d’un DJ un peu zarbi qui fait du meublage pendant que la scène de derrière s’installe. Alors voici la question métaphysique du jour : que penser de DJ Mister Eleganz ? Je dirais que c’est un arriviste, un gros fumiste qui mixe sur une version mal calibrée d'i-tunes avec à sa décharge des morceaux électros dans l’air du temps et plutôt efficaces, mais le personnage est agaçant, oui je sais il joue un rôle de tête-à-claques, avec son costard, ses grosses lunettes ringardes, ses grimaces et ses poses de mannequin à deux balles, mais c’est suffisant pour amuser la galerie 5 minutes alors je me laisse prendre au jeu. Arrive ensuite sur scène une bande de jeunes garçons bien habillés, avec des instruments tellement beaux qu’on dirait qu’ils n’ont jamais servi. Les Detroit Social Club qui comme leur nom l’indique viennent d’Angleterre, et seraient soit disant les futurs remplaçants d’Oasis. Bof Bof, ils savent jouer du pop/rock, ils savent chanter mais ça ne m’électrise pas le poil du slip, alors je file prendre un boc de bière et ça tombe bien car il n'y a pas grand monde à la buvette. Après ce petit remontant direction la scène géante du Hall 9 et c’est enfin une révélation qui s’offre à moi. Oui ce soir j’ai vu la vierge, une vierge noire.


La grande prêtresse Fever Ray sur laquelle j’avais quelques à-priori négatifs à cause d’un album très obscur mais la belle m’a carrément épaté. J’ai eu l’impression d’assister à une messe satanique avec sur scène des ombres éclairées par des chandeliers électriques style rétro. L’ambiance est lourde, pesante, oppressante même, on ne distinguera quasiment pas les artistes pendant ce show mais ils sont là tels des spectres assurant le service. Visuellement c’est superbe, musicalement c’est quelque chose de puissant novateur et original (un rappel vous attend dans le lecteur), je suis resté sur le cul tant c’était prenant et incroyable. Tous ceux qui seraient passés a coté de cet album devraient donc lui donner une autre chance. Après cet électro choc mon corps commence a donner quelques signes de faiblesses, je ne dois pas trop gaspiller d’énergie, il y a encore une grosse soirée samedi, alors je décide de faire un saut vite fait dans le Hall 4 voir Major Lazer. La salle est déjà pleine à craquer, ça se bouscule au portillon et sur scène tout s’explique, c’est la folie furieuse, une ambiance de ouf, des danseuses et des MCs déchaînés sur un gros son électro-dancehall.



Le plaisir de jouer et de faire le show est communicatif, le public est emballé et moi aussi, quelques minutes en tout cas, avant de décider d’en rester là. Encore une très belle soirée.

Mon Top 3 du vendredi

1- Fever Ray
2- The Phantom Band
3- Major lazer + Terry Lynn ex-aequo


Samedi 5 Décembre 2009 :

Quelle soirée incroyable ! Je ne sais pas par quel bout commencer. Tout d’abord il y a eu le concert de Rodriguez, ce type de Détroit que tout le monde a ignoré pendant 40 ans et qui connaît désormais une carrière fulgurante avec un succès à sa juste mesure, des moments magiques comme celui-ci sont uniques dans une vie et c’est avec humilité et beaucoup d’émotions que ce grand monsieur nous a donné des frissons et des larmes de joie avec ses chansons, il faudra que je vous parle un jour de son immense album de folk psychédélique, "Cold Fact" (1970).


Rodriguez - Sugar Man

Il y a ensuite les jeunes Irlandais surexcités de Japanese Popstars qui donnent le ton au reste de la soirée dans le Hall 9, à savoir un excellent défouloir de gros sons électros bien puissants et ultra-efficaces. De la même manière Mr Oizo offrira un DJ set et une performance de cet acabit avec la touche d’humour française en plus, le public du Hall 9 est hystérique, il faut rentrer au forceps pour se faire une place au milieu de la foule pendant que Mr Oizo scande des boucles du genre « vous êtes des animaux, vous allez tous crever. » L’esprit est bon enfant, on se marre, mais pas le temps de s’éterniser car il faut filer au Hall 3 voir les BLK JKS et leur afro-rock intello peu conventionnel, un peu expérimental, un peu chiant mais parfois intéressant. Le groupe bénéficie d’une bonne côte et d’un capital sympathie auprès du public. D’une manière beaucoup plus réussie c’est ensuite au tour de The Carps de prendre cette même scène, ils ne sont que deux pour gérer une batterie, une guitare, et un clavier mais ils le font admirablement bien. C’est un rock minimaliste bruyant et envoûtant en parfaite osmose avec le public et ils ont une façon surprenante de théâtraliser certains morceaux qui m'a scotché, ce qui en fait ma première bonne surprise de la soirée. Après ça je ne me suis pas éternisé dans le Hall 4 et pourtant The Politics avaient tout pour plaire : une belle énergie, des mélodies imparables et un public au diapason, mais c’était trop pour moi, il est évident que ce groupe va cartonner dans les mois qui viennent, les journalistes et les caméras sont braqués sur eux, tout est arrangé et ça m’énerve alors je vais boire un coup.
Après mon petit remontant, c’est à reculons que je vais voir South Central dans un Hall 9 qui déborde et où je m’attends a un DJ set bien ordinaire comme l’an dernier. Quelle n'est pas la méchante claque que je me suis prise ?! J’ai rarement assisté a un show électro aussi génial. C’est clair : ils ont évolué, ils sont enfin mûrs, ils vont devenir énormes, ils sont déjà énormes ! C’est une déflagration sonore qui vous explose les tympans et vous atomise le corps ça y est c’est l’extase je suis en Trans !


South Central - Machine

Après ça ils faut tenir le coup jusqu'à 5 h du mat' pour voir la sensation The Very Best. Je ne suis pas très adepte de World Music et de rythmes africains mais j’avoue que l’énergie du groupe est communicative et ce sera sur cette note joyeuse, exotique et festive que se terminent pour moi les Trans 2009. Les plus belles filles du public sont invitées a danser sur scène et le groupe invite également les BLK JKS pour conclure le show, il est 6 h du matin je suis sur les rotules, il est temps pour moi d’aller me coucher.

Mon Top 3 du Samedi :

1- South central
2- Rodriguez
3- The very Best


J'en profite pour remercier Matthieu et Gabrielle mes acolytes et partenaires de Buvette, les boissons énergisantes, le café, la bière et les Ibuprofènes, tous les types à qui je n’ai pas pu fournir de la drogue, désolé, parce que je n’en avais pas sur moi (faut croire que je devais avoir le look de l’emploi), Benjamin de l’organisation pour sa proposition de carte accès presse et bien sûr « Pandemrix, » mon vaccin contre la grippe A, qui j’imagine a dû m’être utile. Pour conclure tout ceci je vous laisse avec mon top 5 des Trans 2009 :

1- Fever Ray
2- South Central
3- Rodriguez
4- VV Brown
5- The Very Best

A l’année prochaine,


Djeepthejedi

1 commentaire:

  1. Ca avait l'air chouette, et tu n'as pas raté grand chose (même si deux ou trois autres trucs genre La terre tremble ou Cass McCombs m'attiraient) en plus !

    Ton top final est plutôt classe, je suis surtout heureux que t'aies eu la révélation face à Karin Dreijer <3 Je t'envie tellement de l'avoir vue.
    Et puis alors, Rodriguez c'est vraiment chouette, je suis pas mécontent d'avoir découvert ce mec.

    RépondreSupprimer