C'est entendu.

lundi 26 octobre 2009

[They Live] Rob s'est tiré avec la caisse : une histoire de Phœnix et Chairlift à Toulouse

Phœnix remplissait le Bikini, Mercredi dernier, à Toulouse. Cela n'était pas la seule date sold out de leur tournée, d'ailleurs : Phœnix tourne à guichets majoritairement fermés et je trouve que c'est une bonne nouvelle. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas et n'ai jamais été un inconditionnel des Versaillais, mais cela ne m'empêche pas de les placer tout en haut de l'échelle du goût vis à vis de ce qui passe en radio, et de méchamment kiffer leurs singles (au moins un par album depuis 2000).

De toute façon, je n'étais pas vraiment venu pour les voir, non, j'étais là pour la première partie (ou la seconde, si l'on ne fait pas abstraction de Penelope, le tout premier groupe à jouer, dont je vous ferai la grâce d'un commentaire violemment inutile), à savoir Chairlift, le quatuor synth pop de Brooklyn qui a sorti un premier album tout bonnement ravissant en 2008 ("Does you inspire you"). Or donc, j'étais à donf à l'idée de voir jouées ces perles de douceur qui me font rêver depuis des mois, et je tenais à vérifier l'excellence du chant de Caroline Polachek, que mon ami Yvze s'amusait à comparer à celui de Feist (pas faux, mais peu importe).

Caroline Polachek, par Mike Lawrie, random photographe ricain (all rights reserved).

Le problème est que ce fut assez nul. Ou plutôt très décevant. Certes Caroline a une voix d'enfer, d'autant plus lorsqu'elle est amplifiée, et certes elle donnait l'impression de se régaler, à remuer en tous sens, mais ça n'excuse pas tout. Tout d'abord le son, affreux, étouffant et bien trop puissant, qui aurait sans doute fait l'affaire pour n'importe quel groupe de revival shoegaze mais qui était tout à fait hors-sujet pour accompagner les petits tubes pop de Chairlift. A qui la faute je n'en sais rien : le groupe ? (ce qui signifierait que ces gens n'ont pas compris leur propre musique) Le Bikini ? (peut-être une balance faite trop rapidement...) Ou alors les Pains of Being Pure at Heart et toute cette saleté de hype shoegaze avec laquelle on nous bassine depuis des mois ? Quoiqu'il en soit, des chansons légères comme le single Evident Ustensil, qui aurait du faire remuer le public, ne furent reçues qu'avec un minimum de réaction par un public assourdi se comportant comme à n'importe quel concert shoegaze : apathie et têtes baissées.
La seconde mauvaise idée de la soirée fut de parsemer un set déjà court de deux morceaux en Français (Caroline le parle fort bien), dont une version traduite de Planet Health du plus mauvais effet ("I'm feelin' great tonite" devient forcément "je me sens très biiiieeeeeen ce soiiiiiir"). Heureusement, quelques chouettes moments rattrapèrent un peu le tout, et surtout les fameuses Bruises et Make your mind up, mais attention, si le demi-show de ce soir-là n'était pas bon, que cela ne vous empêche pas de donner sa chance à ce groupe, au moins sur disque, parce que "Does you inspire you" n'est pas juste un disque de musique de pub Ipod, et ma Parole est Évangile à ce propos.

Lorsque Phœnix débuta son show par l'inévitable Lisztomania (qui aura appris, on l'espère, à des tas de gens qui était Franz Liszt et comment s'écrivait son blaze), le son n'était pas le même, il était à vrai dire si bon, et la prestation du groupe si calée, que nous eûmes pendant un instant l'impression que la chanson était jouée en playback. Cela n'était pas le cas, mais cette impression pesa pendant les premières minutes, non, secondes, avant de se dissiper : non, Phœnix n'allait pas nous rejouer les morceaux COMME SUR LE DISQUE, et encore heureux.


Leur dernier album, "Wolfgang Amadeus Phoenix," sorti il y a quelques mois, n'est pas forcément le plus intéressant de leurs LPs et d'aucuns diraient que passés les trois ou quatre premiers titres, le niveau chute. Les avis divergeront sans doute, mais il faut avouer que les chansons, efficaces sans aucun doute, ont tendance à beaucoup s'y ressembler, voire à lorgner vers la facilité MAIS il n'empêche qu'une fois déballées, étirées et dynamitées sur scène, elles prennent sens et ne s'embarrassent plus que d'être de gigantesques trampolines sur lesquels le public très en forme ne manquait pas de rebondir. Prenez une chanson assez secondaire comme Girlfriend, je ne me serais pas attendu à ce qu'elle soit mon moment favori du show, et pourtant, la batterie était si prenante, Thomas Mars si pro (oui, ne nous leurrons pas non plus, c'est un show bien huilé et ils savent très bien où ils vont), et ce sale voleur de Rob martelait si bien ses touches que la version studio était très loin.


Girlfriend

Après un set faisant la part belle à "Wolfgang" mais n'oubliant pas les tubes d'avant comme Too young (qui vous attend dans le lecteur), School's Rules ou It's never been like that, le rappel débuta sur deux prestations acoustiques complètement inutiles mais qui extasièrent probablement les jeunes filles en fleur dans l'audience (elles étaient nombreuses et le public très jeune) enchainées sur du gros matériel : If I ever feel better, Rome, et une fameuse version de Funky Squaredance, issue de "United" (2000), sur lesquelles mes comparses ne purent s'empêcher d'arrêter de lancer des "Sexy Boy !" "DANCE !" ou autres "Rob, sale voleur !" pour chanter à tue-tête les paroles qu'ils connaissaient par cœur pendant que Mars invitait la moitié de la salle à le rejoindre sur scène.

Les photos de Phœnix sont Copyright © 2009 Ombres et Lumières

Si comme moi vous n'êtes pas au nombre de ceux qui peuvent se vanter d'aller jusqu'à connaitre les paroles de chaque chanson de Phœnix, dites-vous néanmoins qu'en allant voir le groupe sur scène, vous ne vous sentirez pas pour autant étranger à la communion qui s'opère entre eux et leur public, et comme je répondis à Yvze qui me demandait ce que finalement j'en avais pensé : "C'était bieng."


Joe


P.S. : Si vous n'en avez pas assez et que vous avez envie d'une (chouette celle-ci) session acoustique, voici un live intéressant dans l'émission The Interface.

4 commentaires:

  1. J'écoute leur album en ce moment même et j'avoue que c'est pas mal du tout, Chairlift. J'aime bien. :)

    RépondreSupprimer
  2. C'est un bon papier ça !

    Par contre j'aimerais bien en commentaire un petit mot sur les meufs de ces deux groupes. Pour satisfaire ma curiosité pénienne.

    RépondreSupprimer
  3. Dans Phoenix y'a pas de gonzesse, et dans Chairlift juste la chanteuse.
    A son propos, disons que sur la moitié des tofs elle est ouf belle, et sur l'autre moitié elle fout les jetons. Ca dépend de si 1) elle a ou pas la bouche ouverte et de 2) si elle est un peu maquillée.
    Au concert, elle était pas à son avantage mais pas méga moche non plus comme j'ai pu la voir sur certaines photos.

    RépondreSupprimer
  4. J'ai maté quelques photos après avoir lu l'article, et j'ai vite pu constater que sa plus jolie photo avait été choisie pour l'illustrer...

    RépondreSupprimer