C'est entendu.

jeudi 5 février 2009

[Alors quoi ?] Distribution de prix festivaliers.

Que se passe-t-il avec les musiciens ? N'aiment ils plus leurs publics ?
C'est en rapport avec tout ce bordel de téléchargements illégaux ? C'est à cause de la majoristation des labels ? N'ont ils pas fait caca ? Ne jouent ils plus que pour gagner des sous ? Ne prennent ils plus de plaisir ?

J'ai fait trois festivals en deux étés (2006 et 2007, pour être précis), et le constat me fait peur quant à l'intérêt que les artistes mettent dans leur implication scénique envers le public.
Il y a quatre écoles.


D'abord il y a ceux qui n'en ont rien à foutre (ou qui ne se sentent pas là pour ça). Ceux là débarquent sur scène, ils font leur set, font peu ou prou de rappel, ne communiquent pas du tout, sauf pour quelques éventuels "thank you" parsemés, et puis se barrent comme des voleurs.

Ensuite il y a ceux qui ne communiquent que du vent, avec par exemple Franz Ferdinand à Evreux en 2006. Kapranos n'arrêtait pas de s'adresser au public sans lui parler vraiment. Il présentait le groupe en "français", demandait si "ça va ?" etc etc... Il se parlait à lui même. C'est ce que j'appelle "la communication de type boys band en promo". Du vent.

Il y a ceux qui ne communiquent pas, mais essaient simplement de se mettre le public dans la poche par des slogans (politiques, par exemple), et je pense notamment à Joey Starr avec ses messages envers Nicolas Sarkozy. C'est facile, la démagogie, mais ça sonne creux, et puis forcément dans un festival qui s'appelle Garorock, ou tu as une majorité de jeunes qui sont en vacances (donc non actifs), tu vas avoir une majorité de répondant pour ce genre de propos. Du vent.


Et enfin il y a les groupes qui sont là pour s'amuser, qui sont là pour donner un spectacle ET qui sont là pour amuser leur public et lui parler (par sa musique comme par son discours).
Là je pense majoritairement à Sonic Youth ou Beirut, et dans une moindre mesure à Low ou Wilco, ou encore Jon Richman (tous à Barcelone en 2007).



Je prends un pied bien plus grand (au moins du 46) quand j'entends Lee ranaldo hurler le début d'un morceau, ou Thurston Moore raconter une anecdote entre deux chansons, quand le groupe fait un rappel énorme avec un invité, ou quand Zach Condon ou Jon Richman parlent un français mignon, suent de vraies gouttes de sueur, affichent des sourires énormes et ont l'air de réellement apprécier d'être là.
Je ne comprends pas qu'on puisse faire la gueule ou être si distant quand on se retrouve dans un cadre aussi fabuleux que celui du Primavera (le soleil, la mer, une affiche géniale sur laquelle figurent les nom d'amis (je pense à Modest Mouse et Built to spill), et un public totalement présent).
C'est là je pense que (exception faite des gens qui se tapent un sale festival (style Modest Mouse je pense, au vu du cocard de Brock)) l'on peut faire la différence entre les musiciens professionnels et les artistes. Zach Condon et Sonic Youth m'ont frappé comme des artistes, un peu comme Katerine à Evreux en 2006, des gens qui vivent par et pour leur art, et pas des commerçants bien gentils et efficaces qui vendent leurs disques et encaissent la monnaie, bébé.

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