On vous l'avait déjà laissé entendre courant décembre 2009, Sixto Rodriguez revient de très loin. En effet, le natif de Détroit n'a jamais enregistré que deux albums studio et depuis le début des années 70, c'était le calme plat. Pourtant, son travail méritait bien mieux que ça et c'est pourquoi, après la ré-actualisation de son premier album "Cold Fact" sorti en 1970, c'est au tour du second d'être remis au goût du jour.
(Climb Up On My Music, avec un son laissant à désirer, faute de mieux)
"Coming From Reality" (1971) et "Cold Fact" sont sculptés dans le même bois , et le second est une suite des plus logiques puisque Sixto persévère dans cette musique qu'il maitrise allègrement, remplie d'émotions, où l'on retrouve ce timbre de voix aérien, armé de lueurs plaintives, caractéristique de son travail. Tout comme sur son premier-né, Rodriguez modèle la folk à son goût, et livre des compositions diversifiées. Le premier morceau de l'album, Climb Up On My Music (que vous êtes en train d'écouter) est une réussite, entraînant avec sa basse profonde et noyé dans cette fine réverbération récurrente : le premier contact avec l'album est saisissant. Pourtant, bien que principalement arrangée comme de la pop, sa musique débouche parfois sur quelque chose de plus épuré, de plus axé sur le calme jeu de guitare, sans trop d'ornements (A Most Disgusting Song). C'est une folk parlée, plus que chantée et Sixto raconte une histoire à l'auditeur.
(Heikki's Suburbia Bus Tour)
Même si par la suite, on a l'occasion de revenir à des tubes vrombissants, tels que Heikki's Suburbia Bus Tour, la plupart des chansons propose une ambiance cosy, feutrée, davantage sur le ton de la ballade folk (Sandrevan Lullaby - Lifestyles, ou encore It Started Out So Nice). On retrouve le même schéma que sur "Cold Fact," c'est à dire une folk personnalisée et habitée, sans décorations inutiles, une folk essentielle. Petite entorse, Halfway Up The Stairs, qui est une perle d'orchestrations et qui vient colorer encore un peu plus l'album sans rien lui enlever de son authenticité.
(Cause)
Avec ses temps forts et ses passages délicats, "Coming from Reality" est un album équilibré auquel Sixto Rodriguez insuffle une grande part d'individualité, et c'est sans doute ce qui rend ses deux albums si attachants. Le processus d'arrangement joue bien sûr, et entretient ce charme de l'imprécision dans les sons, ce charme du flou qui sied si bien aux morceaux. Penser qu'il commence enfin à rencontrer le succès qu'il a depuis longtemps mérité suffit à me mettre de bonne humeur, et j'espère bien ne pas être le seul dans ce cas là !
Hugo Tessier
Génial, merci !
RépondreSupprimerCe fut un plaisir !
RépondreSupprimersuper chronique ^^
RépondreSupprimermerci beaucoup!
RépondreSupprimerVous avez bien fait d'en causer deux fois, parce que j'ai fini par écouter l'album Cold Fact et il est très fameux ! :D
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